Dans la série des mythos, en mode « plus c’est gros plus ça passe », Fouhed Amiar se place là. Pendant des années, tel un professionnel rompu aux prétoires, cet Algérien arrivée à Marseille quand il avait un an, a réussi le tour de force de se faire passer pour une authentique robe noire. Dans les années 2010, régulièrement, il débarque dans les tribunaux, ferraille avec ses confrères et plaide sur l’air du chevalier blanc en croisade pour les laissés-pour-compte de la machine judiciaire.
À la tête de son association baptisée « Jurisdictio » qu’il présente sur Internet comme spécialisée dans « l’assistance en défense transversale du justiciable par l’intelligence économique », ce zébulon qui ne manque pas de verve et s’est fait une spécialité d’émulsionner les tournures alambiquées, n’hésite pas à facturer des honoraires salés pouvant caracoler jusqu’à 7 500 euros.
En santiags sous la robe noire
La supercherie ne tient pas tant aux santiags qui dépassent de la toge – coquetterie un brin disruptive mais somme toute guère répréhensible – que dans les qualifications de Fouhed Amiar : l’avocat auto-proclamé n’a jamais passé aucun diplôme de droit !