« Je suis heureuse. » Ces trois mots, Michèle Rubirola les prononce en plein cœur de l’été. Les mêmes que ceux qui, cinq ans plus tôt presque jour pour jour, exprimaient l’émotion de celle qui venait d’être élue maire de Marseille. En 2020, lorsque la coalition du Printemps marseillais* l’emporte dans les urnes, c’est presque une surprise. Même pour elle, car « par principe de précaution, ce principe qui est le propre du médecin », elle n’osait y croire. « J’ai fait le plus gros boulot, mettre fin à l’ère de Jean-Claude Gaudin », dit-elle, remerciant « les Marseillais » et rappelant que « c’est avant tout un travail d’équipe ».

Pourtant, rien ne la prédisposait à être première magistrate de la deuxième ville de France. « Ce qui m’a guidée, c’est l’amour de ma ville. J’aime Marseille par-dessus tout, comme on aime un enfant terrible. Marseille est attachante, énervante aussi. Mais elle méritait mieux que ceux qui l’ont dirigée pendant vingt-cinq ans. »