Celui qui recherche le bonheur doit parfois sortir des sentiers battus. C’est du moins ce que nous apprend la fable de L’homme à l’affiche, écrite par Marìa José Ferrada. À travers les yeux de l’enfance, l’auteur nous invite à porter un regard neuf sur la solidarité et l’idée que l’on se fait du bonheur.

L’homme à l’affiche raconte l’histoire de Ramòn, un ivrogne, qui décide d’échapper à la misère d’un bidonville chilien pour s’installer au sommet d’une affiche publicitaire. De là-haut, il espère trouver un sens à la vie.

«Les rapports entre ce qui arrive en haut et ce qui arrive en bas. Pour les entrevoir, il fallait se placer dans un espace intermédiaire — ni collé à la terre ni près du ciel».

—  L’homme à l’affiche de Marìa José Ferrada

Parce qu’il refuse de se plier aux normes, Ramòn est tenu pour fou. Seuls son amoureuse Paulina et son neveu Miguel lui rendent visite à l’affiche.

Au fil de ses allées et de ses venues, Miguel tisse un pont fragile entre la violence du bidonville et la paix que semble avoir trouvé son oncle dans les airs.

Or, l’exil de Ramòn aura tôt fait d’alimenter la haine dans la communauté et «les fils dans les airs» ne seront plus assez solides pour maintenir l’équilibre entre les deux mondes.

Entre douceur et amertume

Le récit dépeint la réalité crue de la vie au bidonville, où c’est chacun pour soi. Sur un ton faussement naïf, l’auteur critique la marginalisation des plus vulnérables dans la société chilienne contemporaine.

Si le sujet peut sembler lourd, l’humour et la tendresse de Miguel apportent une dimension poétique au récit et rafraîchissent le lecteur.

Comme l’auteur utilise des allégories pour appuyer sa critique sociale, la lecture demande une certaine attention aux détails. Heureusement, le roman est assez court et les mots imagés de l’auteur veillent à la fluidité de la lecture.

En somme, si l’histoire se déroule au Chili, les thèmes de l’exclusion sociale et de la marginalité peuvent s’appliquer à toutes les sociétés. L’homme à l’affiche propose une quête du bonheur à travers la solidarité, ce qui peut résonner dans le cœur de plusieurs en ces temps d’incertitude.

Accompagnez votre lecture d’un Mote con huesillo

Cette boisson méconnue au Québec pourrait rapidement devenir votre incontournable de la saison estivale.

Fait à base de pêche et de blé, le Mote con huesillo servait autrefois de boisson désaltérante pour les travailleurs des campagnes chiliennes. Elle est aujourd’hui un emblème du streetfood au Chili, où on la consomme lors des réunions familiales.

Ingrédients pour 4 verres:

  • 8 pêches séchées (huesillos)
  • 8 cuillères à soupe de blé (mote de trigo) décortiqué
  • 100 g de sucre
  • 1 bâton de cannelle
  • 1 L d’eau

Préparation:

La veille:

    1. Faire tremper les pêches séchées dans de l’eau froide avec le bâton de cannelle.
  1. Préparation du sirop:
    1. Le lendemain, cuire les pêches (avec leur eau de trempage) à feu doux et ajouter le sucre pour enrober les fruits d’une couleur ambrée.
    2. Laisser mijoter 30 minutes (les fruits doivent devenir tendres, le sirop sirupeux et doré).
  2. Préparation du mote:
    1. Faire bouillir le blé décortiqué dans de l’eau fraîche (selon le temps indiqué sur l’emballage, souvent 30 à 40 minutes), jusqu’à tendreté.
    2. Bien égoutter et rincer à l’eau froide.
  3. Dressage:
    1. Dans un grand verre, déposer une portion de blé cuit.
    2. Ajouter une ou deux moitiés de pêches par verre.
    3. Compléter avec le sirop refroidi et une partie de l’eau de cuisson des fruits.
    4. Servir très frais

Bonne lecture et santé!