Quatrième volet de notre série sur les mots de l’été, choisis et décryptés par la Nantaise Géraldine Moinard, directrice de la rédaction des éditions Le Robert. Aujourd’hui, le mégafeu, entré dans le langage courant avec la multiplication de ces incendies.
Quelle est l’origine de ce mot ?
L’été est propice aux mégafeux, ces feux hors normes tant par leur taille que par leur intensité et leur vitesse de propagation. Traduction de l’anglais megafire, on en trouve les premières traces en français en 2003, pour qualifier les incendies de juillet dans le Var, puis différents feux extrêmes aux États-Unis et en Australie. Mais c’est à partir des incendies de 2022 en Gironde que le mot entre réellement dans le langage courant.
Avec l’augmentation des sécheresses estivales et la multiplication de ce type d’incendies, les mégafeux n’ont depuis de cesse de faire parler d’eux… Et de jeter leur ombre inquiétante sur l’été.
Vous reprendrez bien un peu de méga ?
Depuis quelques années, je suis frappée par l’extrême productivité du préfixe méga, qui signifie « très grand », et que l’on retrouve dans la composition de très nombreux mots : mégafeux et mégabassines sont sans doute les plus courants (ils ont d’ailleurs récemment fait leur entrée dans Le Petit Robert). Mais on peut aussi citer mégacamions, méga-usines, mégafusées, mégarémunérations, mégafermes, mégaséismes… N’est-ce pas symptomatique de la démesure de notre époque ?