Il y a ce qu’ils redoutent et ce qu’ils espèrent quand Big Ben sonnera les douze coups de minuit.

Ce qu’ils redoutent, comme d’autres, c’est ce que Donald Trump compte entreprendre. Et en particulier son acolyte Elon Musk, qui se plaît à s’immiscer dans la politique intérieure britannique à coups de tweets assassins. Le milliardaire vient ainsi de déconseiller d’investir outre-Manche sous administration travailliste. Mais lui pourrait bien investir sur Nigel Farage, l’homme du Brexit et leader de Reform UK. Ce parti d’ultradroite a fait un retentissant come-back en 2024 et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Les conservateurs craignent sa popularité croissante, qui fait déjà des ravages dans leurs rangs.

Dans l’immédiat, ce que redoutent les Tories et une partie des Britanniques touche au portefeuille, avec la nouvelle TVA sur les écoles privées. Au taux de 20 % dès ce 1ᵉʳ janvier ! Un impôt sur l’éducation inédit dans le monde, que le gouvernement Labour promet de réinvestir dans l’enseignement public. Les classes moyennes soutiennent la mesure, dont la France et l’Allemagne voudraient toutefois exempter leurs lycées à Londres.

La ministre des Finances, Rachel Reeves, espère ainsi que son budget 2025, très impopulaire par ailleurs, n’entraînera pas le gouvernement encore plus bas dans les sondages, à défaut de croissance spectaculaire. Devant cette perspective économique plutôt morne, le Labour n’attend rien de bon des élections municipales du 1ᵉʳ mai, l’unique scrutin qu’il devra affronter l’an prochain.

La voie reste donc encore politiquement dégagée pour Keir Starmer. Mais en 2025, le Premier ministre va bien devoir finir par préciser quelle relation il entend rétablir avec l’Union européenne. Il est invité à participer à un sommet des Vingt-Sept, début février. Une première depuis le Brexit. Mais personne ne sait encore trop qu’espérer concrètement de ce « Reset » clamé haut et fort.

Les Européens redoutent « beaucoup de bruit pour rien », comme dirait Shakespeare. Pardon, en 2025, c’est Jane Austen qu’il faudra citer. Les 250 ans de la naissance de la romancière seront l’occasion d’une foison d’événements commémoratifs en Angleterre. Mais ce mois de janvier, c’est d’abord Winston Churchill qui sera à l’honneur pour les 60 ans de sa mort, le 24 janvier 1965.

Churchill qui disait : « Un bon politicien est celui qui est capable de prédire l’avenir et qui, par la suite, est également capable d’expliquer pourquoi les choses ne se sont pas passées comme il l’avait prédit. »  Sur ces prudentes prévisions, « happy New Year ! »