« La digue est surnommée la grande jetée », lance au micro Françoise Masson-Benoît, guide en charge de la visite commentée. Sur le port, les Marseillais embarquent à 8h30 pour plus d’une heure de promenade, en mer puis sur la digue. L’escapade gratuite, proposée les mercredis et samedis jusqu’au 13 septembre, peut réunir « 150 personnes en jauge pleine. Mais il reste toujours quelques places, donc on intègre des gens qui n’ont pas réservé », sourit Isabelle Durant, responsable des projets culturels à l’office de tourisme, organe qui coordonne les ballades. Ce mercredi, c’est à bord de l’Helios que les 83 visiteurs ont embarqué. La guide se charge de commenter la visite, alors quand le bateau démarre, Françoise Masson-Benoît annonce gaiement que cette matinée va « nous plonger dans l’histoire du port de Marseille ». « C’est une passion amoureuse qui a fondé la ville », entame-t-elle, ajoutant que « Massalia est une cité multiethnique, née d’un mélange entre la terre et la mer, liant ainsi les autochtones aux marins venus de Phocée ».
Cap sur le port marchant
« La digue est une réponse directe à la nécessité de moderniser le port, en phase avec l’industrialisation croissante », contextualise Françoise Masson-Benoît. La construction de 7km est érigée en 1844, « par l’assemblage de grands blocs de bétons, très résistants aux vagues », rappelle la guide avant d’avertir les visiteurs qui, une fois à quai, auront « une demi-heure pour fouler les pavés faits de pierres ramenées du monde entier. Elles étaient laissées là après avoir servi à lester les marchandises », souligne la guide. La digue du large est aujourd’hui privée, « elle appartient au grand port maritime », note Isabelle Durant. La construction n’est donc pas accessible autrement que via ces visites, qui ne donnent pourtant accès qu’à un petit fragment de l’édifice.
Si Nicole se dit « un peu déçue, parce qu’on n’a pas pu aller sur le haut de la digue », la majorité des passagers est ravie. « On profite pas assez de notre ville, là c’est l’occasion de venir ici ! », s’exclame tout sourire une habitante. Quasiment tous les visiteurs sont Marseillais. « On découvre des choses qu’on ne regarde pas d’habitude », s’extasie Jean-François face au quartier du Panier, rarement vu côté mer.
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