LE MATCH DES TUBES (22 / 40) – Le chanteur populaire a interprété beaucoup de morceaux liés à la météo comme pour mieux raconter la vie de couple. Évelyne Dhéliat n’a qu’à bien se tenir !
Cet été, la météo est capricieuse. Après un coup de chaud précoce, une grande partie de la France vit sous les nuages et une certaine fraîcheur. Claude François, notre roi du « Disco Météo », a tout chanté : l’été, l’hiver, la neige, la pluie et la chaleur. La preuve ? Notre duel entre « Le Lundi au soleil » et « Quand la pluie finira de tomber », deux tubes du chanteur le plus solaire de France. Évelyne Dhéliat n’a qu’à bien se tenir !
En 1972, Claude François sort un titre qui va devenir iconique et qui va obséder nos débuts de semaine. C’est une histoire d’amour contrarié puisqu’il faut aller travailler. « Regarde ta montre, il est déjà huit heures, embrassons-nous tendrement. Un taxi t’emporte, tu t’en vas, mon cœur, parmi ces milliers de gens. » Malgré cette journée idéale pour aller se promener dans la forêt. « Le lundi au soleil, c’est une chose qu’on n’aura jamais. Chaque fois c’est pareil, c’est quand on est derrière les carreaux, quand on travaille que le ciel est beau. Qu’il doit faire beau sur les routes le lundi au soleil. »
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La mélodie sucrée est signée Patrick Juvet. Elle est festive, entraînante et entêtante. Claude François est à son meilleur : léger, enjoué, emballé. Jamais le « blue monday », jour le plus déprimant de l’année, n’a semblé aussi réjouissant. La chanson connaît un fort succès : près de 600 000 exemplaires écoulés. Elle devient un classique du chanteur et prouve que l’artiste, souvent accusé d’être un serial adaptateur, sait créer des bijoux musicaux. Dans son passionnant « La chanson exactement », Philippe Chevallier explique que ce titre n’a rien à envier à ceux des Kinks, groupe culte anglais, adepte des « snapshots du quotidien ».
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Météo des sentiments
Bis repetita en 1974, mais le temps s’est couvert. « Quand la pluie finira de tomber » est d’abord une promesse non tenue – un peu comme cette année. « Je t’avais promis des vacances ensoleillées auprès de moi, je sais. Des matins d’azur et le parfum des vergers que les vents dans le soir viennent nous apporter. Mais depuis trois jours, la pluie tombe sans arrêt sur les toits et les champs. On a fait du feu dans la grande cheminée et l’on attend encore que vienne le beau temps. » Cette histoire d’amour ne tombe pourtant pas à l’eau et Cloclo reste optimiste. « Quand la pluie finira de tomber, nous pourrons enfin aller marcher sous les grands marronniers là-bas. » La chanson est signée par les frères Seff (auteurs pour Mike Brant ou Gérard Lenorman) et s’avère être diaboliquement efficace et ultra-addictive. Adepte de la météo des sentiments, Claude François utilise le temps qu’il fait comme thermomètre du couple : clairement, il y a de l’orage dans l’air. Le morceau ne connaît pas le triomphe du « Lundi au soleil », mais marque les esprits.
Alors plutôt soleil ou averse ? Nous devons bien avouer que « Quand la pluie finira de tomber » emporte la mise. Si l’efficacité du « Lundi au soleil » n’est plus à démontrer, la chanson moins connue de Cloclo est beaucoup plus imagée et travaillée. Elle fait partie des morceaux de bravoure d’un artiste trop souvent critiqué et caricaturé par ses contemporains. Avant d’être réhabilité. En météo comme en art, après la pluie vient toujours le beau temps.