Par
Cédric Nithard
Publié le
4 août 2025 à 16h42
; mis à jour le 4 août 2025 à 16h57
« Duplomb c’est non ». Le message est aussi simple que clair. Dans la nuit du samedi 2 au dimanche 3 août, des militants d’Extinction Rebellion et des Soulèvements de la Terre ont réalisé un collage sur un mur de la Chambre d’Agriculture de l’Hérault à Montpellier en signe de protestation contre la loi Duplomb adoptée par l’Assemblée nationale le 8 juillet dernier.
Pour « un monde paysan autonome »
Les débats autour de la loi Duplomb ne sont pas prêts de s’arrêter. Si le député écologiste Jean-Louis Roumégas a tendu la main aux agriculteurs de la Coordination Rurale 34 qui avaient redécoré la façade de sa permanence parlementaire, il serait étonnant que la Chambre d’Agriculture de l’Hérault en fasse de même avec les militants d’Extinction Rebellion et des Soulèvements de la Terre. Dans la nuit de samedi à dimanche, ces derniers ont mené une action symbolique en collant le message « Duplomb c’est non » accompagné de quelques affichettes. Rien de méchant, n’ayant entrainé aucune dégradation, dans un lieu qui n’a pas été choisie par hasard.
À la tête de la Chambre d’Agriculture de l’Hérault, mais également du Salon Internationale de l’Agriculture, Jérôme Despey est le représentant de la FDSEA JA Hérault et aussi, depuis 2023, après en avoir été son secrétaire général le numéro 2 de la FNSEA. Cette dernière étant accusée d’être « une grande promotrice de cette loi » selon les militants qui présentent « une loi catastrophique pour la santé des agriculteur.ice.s et de tou.te.s les habitant.e.s des territoires concernés par les épandages de produits toxiques. La biodiversité est aussi largement menacée, avec le retour des néonicotinoides dans les champs mais plus généralement de la promotion de toutes les pratiques intensives. Cette loi facilite ainsi la construction de nouveaux projets de méga-bassines, qui sont une mal-adaptation face à l’intensification des sécheresses ».
Cliquez ici pour visualiser le contenu
Appelant à signer la pétition demandant son retrait qui a recueilli plus de 2,1 millions de signatures, en jugeant que « toutes les initiatives pour mettre la pression sur les décideurs et exiger un retrait total et sans concession de cette loi sont les bienvenues », Extinction Rebellion et les Soulèvements de la Terre, expliquent : « La question centrale est celle du modèle agricole que l’on désire. Nous voyons bien la mort à petit feu du monde paysan, pris en tenaille entre la baisse des prix des matières agricoles, en grande partie à cause des traités de libre-échange et la hausse du prix des intrants ». C’est pourquoi ils militent pour « un monde paysan autonome, capable de diversifier les productions sur un même territoire, d’appliquer le modèle de la polyculture-élevage contre la spécialisation régionale et capable de stopper l’accaparement des terres et des aides publiques par les plus grands propriétaires ».
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.