A moins d’un mois de la rentrée, qu’y a-t-il de véritablement neuf sous le soleil de la « tension locative » en France ? Depuis des années, l’offre de biens à louer a tendance à diminuer, quand la demande est de plus en plus forte, en particulier dans les grandes villes. Avec en corollaire une hausse des prix, et une difficulté croissante pour se loger, notamment pour les étudiants et les jeunes actifs.
S’il n’y a pas de bouleversement à relever au premier semestre 2025, on observe quand même une « recomposition géographique » de cette tension locative, pointe l’agence Manda, qui vient de publier son nouveau baromètre en la matière.
Paris et l’Île-de-France toujours hors catégorie
Avec un score de 9/10, Paris reste évidemment la ville de France où cette tension locative est la plus forte. Dans la capitale, on compte en effet 33 candidats en moyenne par annonce au 1er trimestre 2025, soit 2,6 fois que la moyenne nationale (si cela peut paraître peu, Manda précise appliquer un seuil de candidatures pour établir son analyse, ce qui freine mécaniquement le nombre de candidatures par annonce).
Cette tendance se retrouve dans toute la région Île-de-France, où la pression demeure élevée (22 candidats), même si elle recule sur un an (- 28 %). Malgré cette baisse, le marché reste « tendu et réactif », avec un temps médian de publication des annonces de 12 jours à Paris et en Île-de-France, bien inférieur à la moyenne française (17 jours).
Progression spectaculaire à Nice, demande étudiante en hausse à Bordeaux
Dans ce nouveau baromètre, c’est Nice, avec un score de 9/10 également, qui se hisse sur la deuxième marche du podium, à la faveur d’une hausse spectaculaire de 93 % sur un an du nombre de candidatures par annonce, qui passe à 26. Le délai moyen de publication des annonces chute à 13 jours. Lyon (19 candidats par annonce, délai moyen de publication de 14 jours) et Bordeaux (20 candidatures et délai moyen de publication de 18 jours) se partagent la troisième marche du podium, avec un score de 7/10.
Manda précise que dans la capitale girondine, qui affiche « l’une des plus fortes pressions locatives de France », le pic a été atteint au 1er trimestre, avec 22 candidatures par bien, soit une hausse de 80 % en un an. Au printemps, la tension se relâche légèrement (18,5 candidats), mais reste bien au-dessus des niveaux nationaux ou de 2024. En toile de fond, « la demande étudiante s’intensifie et représente désormais 56 % des candidats, contre 42 % un an plus tôt ».
L’appel du Sud
Juste derrière, on trouve des villes comme Marseille, Montpellier et Toulouse. Avec la progression de Nice, cela semble montrer qu’après « plusieurs années marquées par le succès de villes comme Rennes ou Nantes, l’attractivité se déplace vers le Sud et le Sud-Est » analyse Manda. « Nice, Marseille ou Toulouse séduisent de plus en plus, notamment auprès des jeunes actifs, au détriment de l’Ouest. »
L’étude de Manda, qui s’appuie sur l’analyse de 6.600 annonces internes publiées entre le 1er semestre 2024 et le 1er semestre 2025, ainsi que sur plus de 58.000 annonces externes issues de plateformes comme Seloger et Leboncoin pour le calcul du temps de publication médian, estime également qu’à l’échelle nationale, « la tension locative entame une baisse », avec 12,5 candidats par annonce en moyenne au 1er semestre, et des biens qui partent en dix-sept jours.
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« Ce recul s’inscrit dans un contexte économique qui continue d’être marqué par la baisse du pouvoir d’achat des ménages et la hausse des loyers, indique le professionnel. Le marché reste actif mais moins compétitif que les années précédentes, avec une demande en baisse par rapport à 2024 (-29 %). » Ce qui n’est pas très flagrant dans les villes situées en haut de ce classement.