Cela peut paraître un cliché de dire qu’une institution bureaucratique comme la Commission européenne serait capable de subir un séisme géopolitique qui fait trembler les fenêtres et les parquets. C’est pourtant bien ce qu’il s’est passé quand la Russie a envahi l’Ukraine en 2022.
Il s’agissait, bien sûr, d’une agression militaire contre un pays européen. Mais aussi de la prise de conscience, par de nombreux pays européens, de leur dépendance à l’égard du pétrole et du gaz russes. Ils craignaient que Poutine, en fermant le robinet, puisse paralyser des milliers d’entreprises européennes et couper le chauffage dans des millions de foyers en Europe.
Peu après l’invasion, il s’est heureusement avéré que les pays européens étaient en mesure de se débrouiller sans la Russie. L’Europe en fut quitte pour la peur, du moins cette fois. Mais l’enseignement tiré par Bruxelles était que l’Europe ne devait plus jamais redevenir tributaire de dictateurs et d’autocrates.
La situation risque toutefois de se reproduire. Il n’est pas question aujourd’hui de pétrole et de gaz uniquement, mais de cuivre, de lithium et de magnésium, entre autres.
La Chine assure en effet, et de loin, la majeure partie de la production mondiale des minerais et métaux dont l’Europe aura besoin dans le futur pour fabri
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Politiken (Copenhague)
Fondé en 1884, Politiken est aujourd’hui un journal de centre gauche qui se donne encore l’image d’un certain “radicalisme culturel”. Son slogan est “Le journal vivant”, mais ce pourrait être “Le journal clivant”. Soit on adore Politiken, soit on adore le détester. Ce quotidien social-libéral compte de magnifiques plumes, dont plusieurs sont célèbres pour leur humour. Les lecteurs, qui appartiennent à la classe moyenne supérieure et habitent pour la plupart à Copenhague, l’apprécient aussi parce qu’il couvre tous les types de cultures – du hip-hop à l’architecture. Mais ils aiment surtout Politiken pour la même raison que d’autres le détestent : son côté militant, qui, pour certains, va jusqu’à la provocation. Par exemple, le journal ne se gêne pas, si l’histoire l’exige, pour montrer des gens nus – et souvent pas très beaux.
En 2010, Politiken s’est excusé auprès de huit organisations musulmanes pour avoir publié, comme son concurrent Jyllands-Posten, des caricatures du prophète Mahomet. Cette démarche a été fortement critiquée par l’ensemble du monde médiatique et politique du royaume, qui estimait qu’il ne fallait pas renoncer à la liberté de l’expression. Mais ce genre de critique n’a jamais dérangé Politiken, qui continue son action militante.
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