Arrivé à l’été 1990, Antoine Kombouaré ne sera resté que quelques mois au Sporting club de Toulon. Le Nantais était de retour pour la première fois à Toulon depuis son départ. Une parenthèse courte, mais qui l’a profondément marqué.

Que ressentez-vous aujourd’hui en revenant à Toulon?

Ça me rappelle beaucoup de très très bons souvenirs. J’ai fait un pélerinage. Je suis allé en voiture à Ollioules où j’habitais avec ma petite famille. Je n’ai pas du tout reconnu. Cela fait 35 ans que je n’y avais pas mis les pieds.

Ce qui me plaît, c’est de retrouver tous les anciens qui ont fait leur parcours, chacun de leur côté. Même si je ne suis pas resté longtemps, j’ai toujours eu un attachement très fort pour le Sporting club de Toulon. C’était mon premier départ de Nantes, où j’ai été formé après 7 ans là-bas. Cette première aventure m’a fait grandir tout de suite.

Qu’est-ce que le club avait de si spécial à l’époque?

Entre les joueurs, il y avait une cohésion incroyable, beaucoup de fraternité. On s’est retrouvé à Toulon alors qu’on venait tous de clubs différents. Peter Bosz arrivait même d’un autre pays (les Pays-Bas). Rolland (Courbis) était manager, Delio Onnis entraîneur, il y avait aussi Éric Goiran (directeur administratif). Les anciens m’ont marqué quand je suis arrivé comme Luigi Alfano, Jean-Louis Bérenguier, les vrais Toulonnais.

Il y avait une âme. Je retrouvais un peu un club de rugby. Les gens savaient que ça allait être chaud, dur… J’arrivais de l’école nantaise. Ici, il fallait mettre des pains, aller à la bagarre, mettre de l’engagement. ça m’a plu. Je retrouvais ma Nouvelle-Calédonie. D’où je viens, on n’est pas loin du rugby. À mon arrivée, il faisait chaud, des températures comme j’avais chez moi. J’ai beaucoup aimé!

Ça a été court malheureusement. C’est la vie. Je suis parti fin novembre contre mon gré (au PSG). C’est mon parcours…

Si vous deviez isoler un souvenir…

J’ai en tête des moments de joie, de ferveur. On était intraitables au stade Mayol. J’ai des souvenirs fabuleux dans le vestiaire. Quand on en sortait, on faisait un cri de guerre avant d’entrer sur la pelouse. Dans le couloir, on faisait peur à nos adversaires. C’était une ambiance très chaude. Ça me faisait rire et en même temps je voyais les joueurs en face avoir peur. C’était ça l’ambiance toulonnaise. De grands moments…