Les gérants de « La Bagatelle » n’en reviennent toujours pas. « Il a tout saccagé », résume l’un d’eux, insistant sur les heures passées à tout débarrasser. Et quatre jours après les faits, le bar n’a toujours pas rouvert. Il était vers 4h20, dans la nuit de jeudi à vendredi, la semaine dernière, lorsque le prévenu âgé de 37 ans originaire du Tchad et sans domicile fixe, a déboîté la baie vitrée de l’établissement de la rue Lépante.
Dégâts importants et vol en pagaille
Pour y dérober, en déduit-il, car il dit ne plus se souvient plus de rien, seulement « quelques bouteilles d’alcool ». Il en ressort 35 minutes plus tard avec un sac en plastique contenant : carte bancaire, chéquier, box Internet et tiroir-caisse.
Tout sera retrouvé sur lui, alors « qu’il est en train de cuver dans un état lamentable dans le hall d’un immeuble », dénonce la procureure, Sabine Neale.
Dans le box, Jean-Raymond G. tente de se défendre: « Je n’ai pas cassé, je n’ai pas détruit cette porte, je ne suis pas un voleur, j’ai dû profiter de la situation ». Des déclarations qui, à la barre, ont fait bondir le gérant: « J’ai tout de même pu récupérer les images de son passage et c’est bien lui qui est à l’origine de ce carnage ».
Le trentenaire mis en cause n’est pas un habitué de l’établissement. Et pourtant, en un peu plus d’une demi-heure il a vidé les placards, renversé les poubelles, tables et chaises, casser des bouteilles, le four, le système audio, ainsi que celui de vidéosurveillance.
Retour en prison
À la défense, Maître Daniel Nagara-Valmy assure que son client est au moins honnête sur un point: « Il s’était déféqué dessus lorsque nous l’avons retrouvé dans le hall de l’immeuble, on peut imaginer dans quel état se trouvait Monsieur. Donc quand il dit qu’il ne souvient pas, il ne se souvient pas ».
Sorti de prison il y a six mois à peine, Jean-Raymond G. dont le casier porte mention de 22 condamnations, y retournera à l’issue de son procès. Le tribunal, présidé par Isabelle Demarbaix, a suivi les réquisitions du ministère public et l’a condamné à 12 mois de prison ferme, avec en plus la révocation d’un sursis de quatre mois.