Derrière le portail noir coulissant de la rue Michel-Montaigne, se cache une exquise caverne d’Ali Baba, que son propriétaire gardait jusqu’ici un peu confidentielle. Depuis près d’un an, Bruno Dussillol peaufine le moindre détail pour embellir sa collection et proposer un lieu qui détonne à Marmande : la galerie Brun. Brun comme Bruno et une couleur chère à l’artiste.
« On la retrouve un peu partout dans mes œuvres, donc c’était un nom logique », avance l’homme. À 50 ans, il entame ainsi sa seconde vie pour se consacrer à sa passion de toujours, la peinture. Elle l’a piqué au vif quand ce dernier fréquentait les bancs du lycée de la Compassion. C’est là, qu’il a découvert l’histoire de l’art et les arts plastiques. « De manière très classique, j’ai été interpellé par l’impressionnisme, l’expressionnisme et le fauvisme », retrace ce dernier. Longtemps, il a pris les pinceaux, sans pouvoir en faire son métier. Féru de motos, il en a vendu pendant trente ans et a été concessionnaire durant plus de deux décennies.
Garorock à l’affiche
« Je me suis toujours dit que je pouvais revenir à mes premières amours et c’est une chance de pouvoir le faire aujourd’hui avec une seconde carrière passionnante », résume Bruno Dussillol, qui travaille actuellement au couteau. Au regard de la trentaine de toiles exposées dans son atelier galerie, force est de constater que le portrait est son dada. Que ce soit la fameuse image de Dali et sa moustache, à l’enfant sur la pochette de U2, ou des figures croisées lors de voyages. Le Marmandais est aussi influencé par la musique, dont il peut rarement se passer.
Il va falloir que je sorte un peu de ma grotte marmandaise »
Pas étonnant qu’il fasse partie de l’équipe de Garorock depuis une vingtaine d’années et détourne logiquement les affiches officielles du festival. « J’adore cette association entre des photos de filles qui se prennent devant la zone concerts, car cela représente le cliché de Garorock, et les affiches bien usées », narre le peintre, qui utilise pour ce faire la technique de la sérigraphie. Ces cadres ont d’ailleurs été exposées dans les loges des artistes pendant l’événement ou dans un restaurant d’Arcachon, de manière éphémère.
Une image qui lui trottait depuis longtemps en tête.
B.D.
« Maintenant, il va falloir que je sorte un peu de ma grotte marmandaise, car ce n’est pas forcément là que ‘ça se passe’ », admet, dans un sourire, Bruno Dussillol, très attaché à sa ville.
S’il a déjà organisé quelques afterworks et une plasticienne a plusieurs fois prodigué des cours de nus et de portraits dans son atelier de Lolya, le peintre compte bien programmer des brunchs en semaine ou d’autres types d’événements sur rendez-vous pour montrer son travail et faire vivre son lieu, que l’ancien concessionnaire a fait construire de toutes pièces.
Sa galerie met aussi en lumière d’autres artistes qui ont été en résidence chez un ami antiquaire à Biarritz. On peut ainsi découvrir une sculpture de Sorensen, un tableau de Jean Milossis, dit Culden, ancien parolier du chanteur Christophe, ou de très beaux objets de décoration, entre autres. Le reste est à voir sur place. À l’automne, le quinquagénaire aimerait aussi ouvrir ses murs à des artistes locaux.
On peut suivre l’actualité du lieu sur https://www.instagram.com/latelierbrun/