« Il le sait qu’il y a eu un accident encore hier? Une maman avec un bébé, en plus. C’est le quatrième en peu de temps, ça devient le boulevard de la mort ici. » Cette habitante de Cessole est un peu énervée quand elle aperçoit Christian Estrosi et son équipe déambuler dans le quartier. Faisant référence à l’accident survenu lundi 4 août 2025 sur le boulevard de Cessole, où une maman et son enfant de deux ans en poussette, percutés par une voiture, ont été légèrement blessés. Et sans doute aussi au terrible accident qui a coûté la vie à un motard d’une vingtaine d’années le 11 avril. Ainsi qu’à la piétonne décédée le 2 mars…
Car ce mardi 5 août 2025, dans la matinée, accompagné notamment de Gaël Nofri, son adjoint à la Circulation, et de Catherine Moreau, adjointe subdéléguée au Territoire Hauts de Nice et habitante du quartier, le maire occupe le terrain.
À la rencontre des riverains et commerçants entre le carrefour de l’Horloge et la place Goiran. Pour prendre le pouls du quartier, savoir ce que pensent les habitants des travaux réalisés dans le secteur.
À moins de huit mois des élections municipales, pas de trêve estivale pour le candidat à sa réélection.
« Merci Monsieur le maire, le quartier s’est embelli »
« Merci Monsieur le maire, le quartier s’est embelli », dit cette Niçoise de 94 ans, née ici et qui dit n’avoir jamais quitté le quartier. « Vous savez, j’ai connu les fiacres et les bugadières… »
« Ah si je pouvais vous les ramener, je le ferais », répond du tac au tac Christian Estrosi. Une autre Niçoise, la cinquantaine, vient à sa rencontre. Le maire lui demande ce qu’elle pense des récents aménagements. « C’est plus paisible, plus harmonieux », s’enthousiasme-t-elle.
Un homme d’un certain âge l’interpelle sur un problème de stationnement en double file devant le bureau de tabac. « Un parking de dix places ouvre aujourd’hui place Goiran, et ceux qui se garent n’importe où vont désormais être verbalisés via les caméras. Ça va régler le problème », lui lance Christian Estrosi.
« Les gens roulent à une vitesse inimaginable »
Si les riverains semblent globalement satisfaits des infrastructures permettant d’accueillir le bus à haut niveau de service et de l’extension du jardin de la place Goiran, ce qui revient à chaque fois, en revanche, c’est la vitesse excessive depuis le passage en sens unique du boulevard de Cessole et de la rue Jean-Canavèse.
« Les gens roulent à une vitesse inimaginable, témoigne un riverain. 80, 100km/h, si ce n’est pas plus… » Théoriquement, il y a une voie réservée aux voitures et une autre aux bus, dans les deux sens. Mais dans les faits, voitures et motos empruntent largement la voie de bus, roulant parfois à fond les ballons.
Christian Estrosi et Gaël Nofri le savent parfaitement. Car en amont de cette déambulation, attablé à la terrasse d’un café du quartier, le maire demande à son équipe: « Je veux des propositions pour mieux matérialiser la voie des bus. Mettre en place quelque chose de temporaire d’ici un mois, avant de construire quelque chose de pérenne en septembre. »
Isoler la voie de bus afin de la sanctuariser, l’idée étant de faire respecter les 30km/h, vitesse maximale autorisée ici. « Ça permet de faire des retraits de permis plus facilement », souligne Gaël Nofri.
Des radars?
Parmi les pistes, l’ajout de feux de circulation est évoqué, ainsi qu’un renforcement des contrôles de la police municipale. Et des radars?
« Ça fait longtemps qu’on les demande, mais ce sont malheureusement les services de l’État qui ont la compétence, s’agace Christian Estrosi. C’est inadmissible. Pour un pays comme la France qui prétend faire de la sécurité routière une priorité nationale, le temps administratif est beaucoup trop long. Ça devrait être aux intercommunalités de gérer ça. Je suis un rebelle, et un maire indépendant. Et quand l’État ne fait pas les choses comme il faut, je le dis. »
Par ailleurs, des jardins partagés devraient bientôt voir le jour place Goiran, à côté du nouveau parking, en lieu et place des anciens terrains de pétanque.