Après des mois de négociations, Bruxelles et Washington ont scellé fin juillet un accord commercial basé sur des droits de douane de 15 % sur les produits européens qui arrivent aux États-Unis. L’Union Européenne a ainsi capitulé en acceptant de se trancher une main quand Donald Trump menaçait de lui couper le bras.

« La Commission a adopté aujourd’hui la procédure juridique nécessaire pour suspendre la mise en œuvre de nos contremesures européennes », a déclaré mardi 5 août un porte-parole de l’exécutif européen, Olof Gill. En clair, il s’agit de mettre de côté la liste de produits américains qui seraient taxés si les États-Unis et l’UE ne parvenaient pas à un accord, préparée par la Commission. Cette liste comprenait 93 milliards d’euros de marchandises : soja, avions, voitures, etc.

200 % pour les produits pharmaceutiques indiens ?

L’Union européenne n’a toutefois pas exclu de réactiver ces mesures de riposte si jamais le bras de fer commercial avec l’administration Trump venait à connaître de nouveaux rebondissements. « Nous remettons (ces mesures) au congélateur mais nous pouvons toujours les ressortir », a ainsi expliqué à l’Agence France-Presse (AFP) un responsable européen, sous couvert d’anonymat.

Les droits de douane décidés par Donald Trump et les élites qui l’accompagnent, concernant notamment le Brésil, l’Inde, le Canada ou la Syrie, doivent entrer en vigueur le 7 août.

L’Inde, avec qui les États-Unis n’ont toujours pas signé d’accord commercial, devait jusqu’ici voir ses produits être surtaxés à hauteur de 25 %. Mais Donald Trump a menacé d’aller plus loin « dans les prochaines 24 heures », reprochant notamment à New Delhi de continuer à acheter du pétrole russe. Quant aux produits pharmaceutiques, la Maison Blanche prévoit de les viser par des droits de douane sectoriels, une annonce qui pourrait intervenir rapidement.

Début juillet, Donald Trump avait affirmé qu’il imposerait une surtaxe de 200 % sur les produits pharmaceutiques importés aux États-Unis si la production n’était pas rapidement rapatriée sur le sol américain. Désormais, il anticipe dans un premier temps « un droit de douane bas » sur ces produits, mais « dans un an, un an et demi maximum, cela sera 150 % et ensuite 250 %, parce que l’on veut des médicaments fabriqués dans notre pays ».

Dans le même temps, la présidente de la Suisse et son ministre de l’Économie se rendent en urgence à Washington pour tenter d’infléchir la position de Donald Trump avant l’entrée en vigueur de droits de douane de 39 % qui risquent de durement frapper les produits helvétiques arrivant aux États-Unis.

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