La performance sportive au plus haut niveau est évidemment primordiale. C’est un critère non négociable, mais l’intensité de la pression varie selon les objectifs du pilote. Par exemple, un pilote dont le but est de se placer autour du top 10 ne subira pas la même pression que celui qui doit impérativement finir dans le top 3. Ainsi, même si le premier finit par se battre pour le titre MotoGP, sa saison sera déjà considérée comme excellente, qu’il gagne ou non. En revanche, pour un pilote aspirant au titre, terminer hors du top 5 serait perçu comme un échec total. En MotoGP, comme dans l’univers du sport mécanique en général, le résultat ne dépend pas uniquement du talent du pilote, mais de nombreux autres facteurs.

Au-delà des capacités et du niveau du pilote, plusieurs éléments influent sur la performance, allant des aspects techniques à l’état mental. Cela touche autant l’équipe que le bien-être psychologique du compétiteur. Et tous ces paramètres semblent parfaitement s’être alignés pour Maverick Viñales lors de sa première saison chez KTM. L’Espagnol a su s’imposer comme le pilote le plus performant au sein de l’écurie durant les premiers mois, talonné seulement par un Pedro Acosta qui semble enfin s’échauffer.

Atteindre la régularité

Le plus difficile pour beaucoup de pilotes, et plus largement pour les sportifs de haut niveau, est d’atteindre une régularité suffisante pour figurer en haut du classement. Arriver en MotoGP signifie déjà posséder un niveau d’exception, mais maintenir ce niveau course après course est une autre histoire. Nombre de pilotes de la grille brillent sur certains circuits ou dans des conditions spécifiques, mais ne parviennent pas à reproduire ces performances systématiquement. Viñales, par exemple, a déjà décroché des podiums en 2017 et 2019, mais semblait toujours capable de faire mieux.

La nouvelle version de ViñalesLa nouvelle version de Viñales. Crédit photo : Motosan

La saison dernière, Viñales a également terminé en bonne position au classement général. En 2024, il a décroché la 7e place avec Aprilia, totalisant 190 points et une victoire, son seul podium cette année-là. Cette victoire, obtenue au Texas, restait un point culminant dans une saison par ailleurs inconstante. Selon plusieurs dirigeants de KTM, ils apprécient particulièrement cette nouvelle constance chez Viñales, laquelle a toujours constitué son point faible jusqu’à présent. De fait, depuis son arrivée, tout semble s’être déroulé comme sur des roulettes, pour emprunter un jeu de mots bien adapté.

Une question de timing

Le talent de Maverick Viñales n’a jamais été mis en doute. On savait qu’il était capable de grandes performances, mais il lui manquait la clé pour rester régulier. Après être passé par quatre équipes différentes — Suzuki, Yamaha, Aprilia, puis KTM — c’est aujourd’hui dans cette dernière, et sur un team satellite, que l’on observe sa meilleure version. Il faut néanmoins noter qu’une blessure l’a contraint à manquer plusieurs courses, assombrissant un peu ses résultats.

Pourquoi cette régularité maintenant ? Selon Pol Espargaró, pilote d’essai pour KTM et quelqu’un qui connaît bien la structure, la réponse vient d’une adaptation toute particulière : Maverick pilote avec une configuration clairement différente des autres, et ce sont les ingénieurs qui ont dû s’adapter à lui, et non l’inverse. Cette approche sur mesure rend la moto de Viñales unique au sein de l’écurie, mais elle demande aussi que chacun s’habitue à cette méthode. D’où le fait que tous les pilotes ne puissent pas s’adapter aussi vite à cette configuration.

Points à retenir

  • La pression en MotoGP est relative : tout dépend de l’objectif fixé. Entre viser le top 10 ou le podium, il y a un monde en terme de stress.
  • La performance en course ne repose pas que sur le seul talent, mais aussi sur un subtil mélange de technique, d’état mental et d’adaptation d’équipe.
  • Maverick Viñales semble enfin avoir trouvé la recette pour être régulier, mais il aura fallu changer quatre fois d’équipe… Ce n’est pas gagné d’avance.
  • Chez KTM, on a adapté la moto au style atypique de Viñales, ce qui prouve qu’en MotoGP, on ne court pas seulement après la machine la plus rapide, mais aussi celle la plus personnalisée.
  • Être blessé au mauvais moment, ça peut franchement mettre un coup à des saisons déjà compliquées.

Au final, la trajectoire de Viñales nous rappelle que le succès en MotoGP ne tient pas qu’à la vitesse pure, mais aussi à une alchimie presque mystérieuse entre homme et machine. Et si certains pilotes doivent changer de voiture comme d’aventures, Viñales, lui, a préféré prendre son temps pour faire enfin décoller sa carrière. Comme quoi, il y a toujours une moto pour chaque pilote, encore faut-il savoir la trouver… ou se faire adapter la sienne ! Je ne sais pas vous, mais moi, je trouve ça plutôt rassurant : même en course, l’important reste de trouver sa bonne configuration. Pas sûr que ce soit aussi simple dans la vie, mais on peut toujours rêver !

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