Par
Rédaction Actu
Publié le
6 août 2025 à 5h06
« Nous envoyons un message clair : si vous venez ici illégalement sur un petit bateau, vous risquez d’être renvoyé en France », déclarait le Premier ministre britannique Keir Starmer.
À partir de ce mercredi 6 août 2025, l’accord migratoire « un pour un » conclu entre la France et le Royaume-Uni entre en vigueur. Une information confirmée par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, sur X.
Valable jusqu’en juin 2026, il vise à dissuader les personnes souhaitant traverser la Manche sur des embarcations précaires et bondées, organisées par des réseaux de passeurs.
Un migrant renvoyé pour un migrant accueilli
Le traité, dont le texte a été publié mardi, est basé sur un principe d’ »un pour un ». La France reprendra des migrants arrivés au Royaume-Uni par « small boat » et dont la demande d’asile n’y est pas jugée admissible.
Dans l’autre sens, Londres acceptera des personnes se trouvant en France et ayant fait une demande sur une plateforme en ligne, en donnant la priorité à celles ayant des liens avec le Royaume-Uni. Aucune indication officielle n’a été donnée sur le nombre de migrants concernés.
Les deux gouvernements ont signé le « texte final la semaine dernière » et la Commission européenne a « donné son feu vert à cette approche innovante pour décourager l’immigration illégale », a indiqué lundi soir le Home Office.
La mise en œuvre effective de l’accord pourrait prendre quelques jours, avec des premières détentions de migrants ayant vocation à être renvoyés d’ici la fin de la semaine, selon le ministère britannique.
Les mineurs exclus du dispositif
Le traité précise que le retour de migrants en France se fera dans un délai de 14 jours après leur arrivée au Royaume-Uni. Une demande formelle devra être envoyée aux autorités françaises pour chaque transfert.
L’ensemble du processus pourrait prendre trois mois et le Royaume-Uni en assumera tous les coûts. Les mineurs non accompagnés ne seront pas concernés.
Londres et Paris ont insisté sur le fait que les nouveaux arrivants seront soumis de part et d’autre de la Manche à un examen sécuritaire complet.
Yvette Cooper a précisé que l’accord ferait l’objet d’une évaluation mensuelle et que des « ajustements » sont à prévoir. Son homologue français Bruno Retailleau a loué sur X un « dispositif expérimental, dont l’objectif est clair : casser les filières ».
Un projet critiqué
Cinq pays du sud de l’Europe dont la Grèce, l’Italie et l’Espagne, avaient exprimé en juin leur « préoccupation », disant craindre que la France ne renvoie ensuite les migrants vers le premier pays de l’UE dans lequel ils sont arrivés.
Ce projet a suscité de vives critiques dans le nord de la France, où certains élus estiment que le dispositif est trop favorable aux Britanniques, tandis que des associations d’aide aux migrants jugent qu’il va à l’encontre des textes internationaux sur la protection des réfugiés.
Il s’inscrit dans le cadre d’un durcissement de la politique migratoire au Royaume-Uni, où le parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage monte en puissance dans les sondages, et où des manifestations ont régulièrement lieu devant des hôtels hébergeant des demandeurs d’asile.
Avec AFP.
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