Marcel est un prénom dans le milieu du spectacle vivant. Il est de tous les événements qui comptent dans la région. Son dernier fait d’armes: le Son by Toulon dont il était régisseur, c’est-à-dire le metteur en scène du festival.
» C’était inoubliable avec Simple Minds, un souvenir de jeunesse. Ils assurent toujours autant sur scène. Un vrai plaisir. Je me souviens aussi de Francis Cabrel, l’an dernier à Toulon, et bien sûr Sting: phénoménal! » Des souvenirs, Marcel en a des tonnes, lui qui a commencé à la Comédie de Saint-Etienne, un centre dramatique national. « Puis, un jour, un copain m’a demandé de l’aider à décharger un décor et l’installer. J’y ai pris goût. J’ai appris la gestion de la lumière pour un spectacle, puis la scénographie, puis la vidéo, etc. », rigole-t-il.
« Je m’occupe de tout autour de la scène »
Depuis 1992, il est devenu professionnel sans jamais cesser d’être intermittent du spectacle: indépendant mais soumis à des missions ciblées pour des organismes de spectacle reconnus. « Je travaille beaucoup pour la société Dushow. Mon job de régisseur? Tout faire pour rapprocher le client, l’artiste et le prestataire. En résumé, je m’occupe de tout ce qui tourne autour de la scène, quels que soient les spectacles: opéra, opérette, concert, théâtre, danse… J’ai aussi bossé sur des spectacles équestres, des conventions d’entreprises, du mapping, l’une de mes passions. »
À Toulon, c’est le Son by Toulon qui mobilise toute son énergie l’été. « C’est une grosse machine qui draine des dizaines de milliers de spectateurs. Il ne faut pas se louper! », dit-il. « J’ai aussi été régisseur sur un événement électro qui a eu lieu en 2023 au Mourillon. Un bon souvenir aussi. »
Sa hantise? « Devoir monter un événement qui n’est pas adapté au lieu choisi: ça, c’est un cauchemar! Ou alors devoir faire face à une annulation de dernière minute, soit à cause de la météo, soit d’un événement imprévu. Sinon, notre job, c’est de faire vite et bien pour que les gens passent un bon moment, en toute sécurité. »
Autant dire que de fin juin à fin août, Marcel et ses équipes sont débordés par les demandes. » On se connaît tous, on travaille en symbiose. On se comprend. Moi, je suis là pour donner l’étincelle pour que tout le monde bosse avec le sourire! »
« Une thérapie pour les gens »
Pour le Son by Toulon, Marcel doit superviser à la fois le son, la vidéo, la lumière, le plateau, les décors et les roadies! Cela représente en moyenne 45 personnes mobilisées à Toulon non-stop pendant plus de dix jours.
À côté de ça, Marcel Réocreux est passionné de mapping et exerce son talent partout dans la région. En été et bien au-delà. « Le mapping est très demandé par les communes et cela nous permet de travailler toute l’année. » Comment voit-il l’avenir des concerts et des festivals? « Aujourd’hui, les baisses de subventions des collectivités et la diminution de fréquentation rendent les choses plus compliquées. Au fond, le spectacle vivant, ce n’est pas essentiel à la vie, mais c’est très important. Pour nous libérer du quotidien, nous évader. Je vois ça comme une thérapie pour les gens qui viennent. C’est ce qui me donne la foi pour continuer. »