Des aiglons peuvent-ils battre des aigles ? Ou, plus clairement, Nice peut-il battre – et éliminer – le Benfica Lisbonne ? La comparaison des surnoms est assez fidèle à l’écart qui sépare les deux clubs. D’un côté, le vice-champion du Portugal, bourreau de Monaco la saison dernière en Ligue des champions, est installé au niveau européen : il a disputé neuf des dix dernières phases de groupe (ou de ligue) de la C1.
De l’autre, Nice, qui n’a pas participé à la compétition reine depuis 1960 et a livré une campagne européenne honteuse la saison dernière : trois nuls et cinq défaites, 35e sur 36 en Ligue Europa. Pourtant, il existe bien quelques raisons d’y croire. Et ce dès ce mercredi soir (21h) sur la pelouse de l’Allianz Riviera pour le match aller de ce 3e tour préliminaire.
De la stabilité, enfin
Pour sa première saison dans les Alpes-Maritimes, Franck Haise a su garder le cap dans la tempête. Le club azuréen a fait face à une avalanche de blessures (une quinzaine au total), notamment au cœur de l’automne, ce qui l’a contraint à beaucoup faire tourner, en C3 en particulier. Puis en fin d’hiver, c’est le staff qui a été chamboulé, avec une cascade de départs, des préparateurs physiques à l’analyse vidéo.
Mais le coach a lui décidé, dès la fin mars, d’assurer à tous qu’il poursuivra l’aventure pour la saison 2025-2026. Un gage de stabilité bienvenu. Les Aiglons ont pu terminer fort en Ligue 1 (4e place) et s’offrir une intersaison moins agitée qu’annoncé.
Si ce tour préliminaire (puis un éventuel barrage en cas de succès contre Feyenoord ou Fenerbahçe) aura un impact certain sur la saison du club puisqu’il déterminera quelle compétition il disputera (Ligue Europa en cas de défaite), l’effectif est pour l’instant en partie préservé. Si Bulka et Laborde sont déjà partis et que Guessand, meilleur buteur la saison passée (12 buts en L1), est proche de signer à Aston Villa pour 35 millions d’euros d’après L’Équipe, les autres ventes nécessaires pour les finances mais qui affaibliraient un peu plus le onze niçois (Boga, Boudaoui, Rosario ?) n’ont pas encore eu lieu. Ce qui est une bonne nouvelle : Haise connaît bien son groupe, et vice versa. Et peut compter sur la montée en puissance de Terem Moffi, revenu en fin de saison d’une blessure aux ligaments croisés.
Franck Haise, l’entraîneur qu’il faut
Haise connaît bien son groupe et il peut compter sur la montée en puissance de Terem Moffi, revenu en fin de saison d’une blessure aux ligaments croisés.
S’il reste encore un jeune entraîneur et n’a disputé qu’une campagne européenne avant son arrivée à Nice, en Ligue des champions avec Lens il y a deux ans, Franck Haise s’est déjà fait un nom. Le piètre parcours en Ligue Europa la saison dernière ne peut faire oublier comment il a fait briller les Sang et Or avec des moyens similaires. Invaincus à Bollaert en trois matches, ses Lensois s’étaient payé le scalp d’Arsenal (2-1) avant de finir 3es de leur groupe (2 victoires, 2 nuls et 2 défaites), échouant à seulement un point du PSV Eindhoven.
Le technicien de 54 ans, dont les équipes produisent un jeu plutôt alléchant et offensif, sait y faire. Et pourra compter, pour cette double confrontation face aux Lisboètes, sur une ossature solide et des éléments expérimentés : Clauss, Dante, Bard, Sanson, Boudaoui, Diop.
L’atout fraîcheur
Après avoir conclu leur saison par un cinglant 6-0 face à Brest, les Niçois étaient en vacances, pour la plupart, le 17 mai aux alentours de 23 heures. De quoi bénéficier d’une bonne coupure, avant de lancer leur préparation dès le 23 juin, il y a déjà six semaines.
Le Benfica a lui étiré sa saison sur le continent américain, disputant la Coupe du monde des clubs jusqu’à sa sortie en 8e de finale face au futur vainqueur, Chelsea… le 28 juin. Et a déjà repris la compétition, puisqu’il a remporté la semaine dernière la Supercoupe du Portugal contre le Sporting.
Une coupure très réduite pour des Lusitaniens qui pourraient souffrir d’un déficit physique, notamment en fin de rencontre. Ce décalage de calendrier n’est pas sans rappeler l’été 2020, où le PSG et l’OL, les seuls à ne pas avoir terminé leur championnat en juillet, avaient plutôt brillé face à leurs adversaires anglais, italiens ou allemands lors du Final 8 de Lisbonne.