Politique

À Nantes, Marina Ferreruela, pressentie pour conduire le mouvement mélenchoniste lors des élections municipales de 2026, a été mise à l’écart, suspendue par le parti de la France insoumise.

Publié le 6 août 2025 à 10h12

À Nantes, la tête de liste LFI suspendue avant les municipales de 2026 © SOPA Images/SIPA

À Nantes, la tête de liste LFI suspendue avant les municipales de 2026 © SOPA Images/SIPA

Alors que les municipales approchent à grands pas, La France insoumise se retrouve dans l’obligation de désigner une nouvelle figure pour porter ses couleurs à Nantes. Marina Ferreruela, initialement nommée cheffe de file pour 2026 aux côtés de William Aucant, a été suspendue de l’ensemble de ses fonctions ce vendredi 1ᵉʳ août, comme le relate Ouest-France.

A LIRE Assemblée nationale : le député LFI Andy Kerbrat et l’ex-députée RN Christine Engrand exclus 15 jours pour utilisation illicite de frais de mandat

À l’origine de cette affaire, une crise interne, une nouvelle fois révélée par Ouest-France le 25 juin. Marina Ferreruela est accusée d’avoir étouffé une accusation de viol portée par une ancienne sympathisante au sein de la section nantaise du mouvement.

Entre tensions, incompréhensions et réunions d’urgence, le climat s’est fortement dégradé. Une délégation nationale de La France insoumise s’est rendue sur place pour écouter les responsables des groupes locaux. C’est à l’issue de ces échanges que la décision de suspension a finalement été prise.

Incertitude pour la suiteA LIRE Nantes : engagement associatif, militant LFI, le double visage de Pierre-Alain Cottineau, suspecté de pédocriminalité avec des enfants en bas âge

Dans un communiqué, le mouvement affirme avoir apporté « une réponse claire et transparente dans le respect des victimes ». La France insoumise rappelle que « les violences faites aux femmes sont une priorité absolue ». Le militant visé par une accusation d’agression sexuelle a été exclu dès le mois d’avril, précise le texte. Quant à Marina Ferreruela, « elle vient d’être suspendue de tous ses mandats et n’est plus autorisée à se prévaloir de son appartenance à la France insoumise ». À l’échelle locale, le mouvement évoque « une prise de conscience collective » provoquée par cette affaire.

William Aucant, également désigné comme figure de proue de La France insoumise à Nantes, a pour sa part reçu un avertissement. Quatre autres militants ont été sanctionnés de la même manière. Selon un mail consulté par Le Figaro, le Comité insoumis a relevé, après une quinzaine d’entretiens, des « dysfonctionnements dans la gestion locale de la saisine VSS », ainsi que dans l’organisation militante et de la campagne municipale. L’instance avait été saisie en juin 2025.

Ces mesures interviennent après une année difficile pour La France insoumise en Loire-Atlantique, déjà marquée par l’affaire Cottineau, un ancien candidat mis en examen pour des viols avec torture sur plusieurs mineurs, ainsi que par le scandale autour d’Andy Kerbrat, député nantais surpris en train d’acheter de la drogue. Si La France insoumise présente une candidature à Nantes pour les prochaines municipales, la question de son leader reste donc ouverte.