Par
Sarah Coulet
Publié le
6 août 2025 à 11h47
Ils ont passé la nuit dehors. Ce mercredi 6 août 2025, quelque deux cents personnes migrantes sans abri, dont de nombreux jeunes enfants, étaient toujours installées devant l’Hôtel de Ville de Paris, après avoir dormi sur place, faute d’accueil en hébergement d’urgence, dans le cadre d’une mobilisation initiée par l’association Utopia 56.
Des nuits dans la rue ou le bus social
Enroulés dans des couvertures et sacs de couchage à même le sol, les migrants, dont certains sont en situation régulière en France, ont exprimé leur colère en criant « On veut un logement ! Zéro enfant dans la rue ! », a constaté une journaliste de l’AFP.
Fatuma Ali, réfugiée somalienne raconte avoir passé la nuit avec ses trois enfants âgés de deux à sept ans devant la Mairie de Paris. Arrivée en 2018 en France, elle était logée par les services sociaux dans une maison, mais il y a cinq mois on l’a fait sortir par manque de place. Depuis la jeune femme, traits tirés, dit qu’elle ne trouve pas de logement et dort dans la rue ou le bus social.
Le groupe rassemblé sur place à l’initiative de l’association de défense des migrants Utopia 56, comprend principalement des femmes seules avec enfants et des pères, mais pas d’hommes seuls ni de mineurs isolés.
« On reste tant qu’il n’y a pas de propositions de logements », a indiqué à l’AFP Yan Manzi, délégué général de l’association qui tient, chaque soir, tout au long de l’année, une permanence sur le parvis de la mairie de Paris pour tenter de trouver un hébergement d’urgence aux plus précaires, refoulés des habituelles structures d’accueil.
Juillet et août, des mois « particulièrement tendus »
L’été, la situation « est particulièrement tendue », dénonce le collectif, en avançant plusieurs raisons : services publics au ralenti, bénévoles associatifs en vacances, écoles et gymnases fermés et ne pouvant donc plus être utilisés en ultime recours.
La Ville de Paris a assuré à l’AFP continuer d’ouvrir « été comme hiver, des centres pour mettre à l’abri des personnes en famille ». « Au total plus de 1 000 personnes relevant d’une prise en charge par l’État sont actuellement mises à l’abri dans des lieux municipaux transformés ou des gymnases, en plus de la prise en charge de plus de 3 000 personnes en famille », a souligné la mairie, en demandant « la prise en charge de ces personnes par l’État ».
La préfecture d’Île-de-France également chargée de l’accueil, assure qu’il « n’y a pas de fermeture de places d’hébergement liée à la période estivale.
Avec AFP.
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