Dans les dernières années, la droite réac aime revisiter des œuvres humoristiques du passé en s’exclamant: «EN TOUS CAS, ON NE POURRAIT PLUS FAIRE ÇA AUJOURD’HUI».

Dans plusieurs cas, c’est vrai. Mais aussi, c’est pas vraiment grave.

Au cours des années, ce qui nous fait rire a changé. Et c’est normal. Mais certaines choses resteront toujours drôles.

Comme The Naked Gun.

Récemment, j’ai eu la chance de revisiter la série ainsi que Police Squad (l’émission qui a inspiré les films), et honnêtement, ça a bien vieilli.

Étant donné que la trilogie originale occupe une place spéciale dans mon cœur, pour moi, l’idée d’ajouter un nouveau volet à la saga, trente ans plus tard, était un pari risqué. Surtout avec le fait que Leslie Nielsen, l’âme de la série, nous a quittés en 2010.

Heureusement, les producteurs du film ont réussi à trouver un comédien avec un nom assez similaire au sien, Liam Neeson.

Donc, mardi soir (je ne suis pas Lino Saputo quand même), je me suis rendu au cinéma du quartier Latin pour la représentation de 19h45 de The Naked Gun (oui, ils jouent des films en anglais au quartier Latin maintenant).

Mon premier constat: je ne me souviens pas de la dernière fois où j’ai autant ri au cinéma. Le volume de blagues est débile. Il y a en moyenne une blague aux 15 secondes. Parfois la foule riait tellement que ça empiétait sur la blague suivante. COMEDY IS BACK BABY. Même si on retrouve l’essence absurde de la saga originale, c’est modernisé avec brio grâce à la réalisation de Akiva Schaffer. On retrouve beaucoup de tout ce qui rendait les sketchs de The Lonely Island bons.



Deuxième constat: la distribution est incroyable. En n’essayant pas d’être drôle, Liam Neeson livre une des performances les plus drôles des dix dernières années. Danny Huston est parfait dans son rôle de méchant. Mention spéciale aussi pour Paul Walter Hauser et CCH Pounder. Toutefois, c’est Pamela Anderson qui vole la vedette. Particulièrement dans la scène du club jazz. Sa performance risque de faire jaser longtemps. En plus, la chimie entre les deux acteurs principaux est indéniable.

Troisième et dernier constat: contrairement à d’autres films drôles des dernières années, le ton n’est pas sarcastique. J’irais même jusqu’à dire que malgré l’univers absurde dans lequel l’intrigue se déroule, ce film contient beaucoup de sincérité. On ne tente pas d’avoir des rires cheap, par exemple en frappant vers le bas. Les cibles principales de The Naked Gun sont la big tech, la manosphere, les milliardaires, la brutalité policière et l’ingérence gouvernementale. Le film est woke sans être moralisateur.

En 85 minutes, The Naked Gun a été capable de nous donner quelque chose de rare de nos jours. Du bonheur pur.

Le Sac de chips lui accorde la note de 8.5 sur 10.