De récents travaux de chercheurs chinois identifient les disciplines les plus efficaces pour faciliter l’endormissement et augmenter la durée du sommeil.
Pour certains, s’endormir ou faire une nuit sans réveil relève du défi. C’est le quotidien des insomniaques. Quand elle n’est pas prise en charge, l’insomnie devient un véritable cercle vicieux qui compromet la santé physique et mentale du mauvais dormeur. Pour y remédier, certains pratiquent du sport en fin de journée, pour fatiguer leur corps et surtout surfer sur la vague des endorphines produites, qui sont apaisantes. Faut-il privilégier une activité physique à une autre ? Il se pourrait que oui, selon une étude publiée le 15 juillet dans le British Medical Journal. Un groupe de chercheurs chinois a ainsi identifié trois activités qui facilitent l’endormissement et allongent le temps de sommeil.
Réduction du risque de réveils nocturnes
Pendant quatre à 26 semaines, 13 approches thérapeutiques pour soulager l’insomnie dont 7 étaient basées sur l’activité physique (la musculation, le tai-chi, le jogging ou encore l’aérobic), ont été testées sur des patients diagnostiqués insomniaques ou présentant des symptômes d’insomnie. Après avoir passé en revue les résultats de 22 essais cliniques randomisés sur plus de mille participants (1), les chercheurs ont cherché à déterminer les exercices les plus efficaces sur les difficultés d’endormissement et les réveils nocturnes.
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Ainsi, le tai-chi, le yoga et la marche augmentent la durée totale du sommeil, raccourcissent le temps d’endormissement et réduisent les risques de réveils nocturnes, ont constaté les chercheurs. Plus précisément, le yoga a eu les effets les plus significatifs contre l’insomnie. «Il augmente probablement considérablement la durée totale du sommeil de près de deux heures, et peut améliorer l’efficacité du sommeil de près de 15 %», rapporte l’étude.
Les autres sports doux ne doivent pas être négligés. Le tai-chi, par exemple, «peut également raccourcir la latence d’endormissement d’environ 25 minutes.» La marche quant à elle, réduit la gravité de l’insomnie «en augmentant la dépense énergétique, limitant la production de cortisol, améliorant la régulation émotionnelle et stimulant la sécrétion de la mélatonine, l’hormone du sommeil».
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Pourquoi ces activités physiques en particulier ? Car l’insomnie peut trouver ses racines dans le stress, notamment. Et le yoga et le tai-chi, qui mobilisent le corps et l’esprit, peuvent y remédier. «En mettant l’accent sur la conscience corporelle, la respiration contrôlée et l’entraînement attentionnel, le yoga peut modifier l’activité cérébrale, atténuant ainsi l’anxiété et les symptômes dépressifs qui interfèrent souvent avec une bonne nuit de sommeil», développent les chercheurs.
Si les chercheurs soulignent des défauts méthodologiques à certains essais cliniques étudiés et invitent à la prudence quant aux conclusions à tirer, ils insistent : «Les résultats de cette étude soulignent davantage le potentiel thérapeutique des exercices dans le traitement de l’insomnie, suggérant que leur rôle peut s’étendre au-delà du soutien d’appoint». Les scientifiques appellent à de nouveaux travaux pour explorer le potentiel de ces activités et aider les patients.
(1) 1.348 participants à l’étude.