Fernando Alonso, Esteban Ocon, Oscar Piastri… chacun de ces pilotes sont montés pour la première fois au Hungaroring sur la plus haute marche du podium d’un Grand Prix de Formule 1. Le 6 août 2006, sur ce même tracé, Jenson Button rejoignait lui aussi le club sélect des pilotes de F1 vainqueurs d’un GP.
Il aura fallu 113 départs à Jenson Button avant de remporter son premier Grand Prix. Comparé aux pilotes sur la grille en 2025, c’est mieux qu’Alexander Albon (118), que Lance Stroll (179) et que Nico Hülkenberg (241), premier de la liste des pilotes au nombre de Grands Prix sans victoire.
Pour se remettre dans le contexte, le champion du monde en titre Fernando Alonso voyait son avance au classement pilote menacée par la Ferrari de Michael Schumacher et la McLaren de Kimi Räikkönnen. Ce dernier signait la pole du Grand Prix de Hongrie, alors que l’Espagnol s’élançait de la quinzième position, quatre places derrière le baron rouge.
Entre les deux prétendants au titre s’intercalait le septième du championnat, Jenson Button. Alonso était déjà sixième à l’issue du premier tour, entraînant Button dans sa folle remontée, qui sera finalement entravée. Sous la pluie, l’avantage des pneus Michelin est incomparable au rythme des Bridgestone.
Au 26e tour, alors qu’il avait mené l’entame de la course, Räikkönnen est d’abord contraint à l’abandon après un contact avec Vitantonio Liuzzi. « Ce n’est jamais agréable de terminer une course de cette manière quand l’opportunité de victoire est bien réelle », se morfondait le Finlandais.
Menant le Grand Prix aisément, ayant même recomposé son avance après une neutralisation sous voiture de sécurité, Fernando Alonso rentre aux stands au tour 51. Quelques centaines de mètres plus loin, il est contraint à l’abandon, un écrou de roue arrière ayant été mal fixé. Le Taureau des Asturies voyait donc son dauphin Michael Schumacher prendre une grosse option au championnat.
« Nous avons construit notre victoire, nous n’avons pas seulement gagné »
C’était sans compter sur Jenson Button, comme Alonso équipé de pneus Michelin, qui y gagnait un avantage considérable sur Michael Schumacher, dépourvu de pneumatiques valides. L’Allemand dégringolait alors au classement pendant que le natif de Frome se dirigeait vers sa première victoire.
« Quelle journée, s’exclamait Jenson Button. Les conditions météorologiques ont rendu cette course très difficile pour tout le monde. J’ai pris un mauvais départ. Alonso m’a passé et m’a laissé sur place. Puis, j’ai commencé à doubler, remontant peu à peu vers la tête de course. »
Sur le podium, Jenson Button (Honda) est rejoint par Pedro de la Rosa (McLaren) et Nick Heidfeld (BMW)
« C’était un sentiment incroyable. Quand la trajectoire s’est mise à sécher, je n’étais sûr de rien : passer aux pneus rainurés, garder les intermédiaires que j’avais, en monter de nouveaux ? J’ai finalement décidé de garder les mêmes pneus pour deux relais comme j’avais fait à Spa l’an passé et ça a marché ! »
Une fois sorti de sa RA106, Jenson Button se jette dans les bras de Jules, sa fidèle attachée de presse.
« C’est après la Safety Car que j’ai commencé à croire en mes chances, quand l’écart avec Fernando a commencé à diminuer. Aujourd’hui, nous n’avons pas gagné parce que nous étions à la bonne place au bon moment, nous avons construit notre victoire. Nous n’avons pas seulement gagné parce que la voiture était rapide, mais parce que notre stratégie était bonne. »
Cette victoire reste la dernière pour Honda en tant qu’équipe, mais la première des quinze de Jenson Button. À noter le premier et unique podium de Pedro de la Rosa dans ce Grand Prix, qui a marqué le première départ de la carrière de Robert Kubica. L’écurie de Brackley fera faillite au moment de la crise des subprimes pour être ensuite revendue à Ross Brawn et remporter les deux championnats en 2009. Jenson Button deviendra lui champion du monde au volant de la Brawn GP BGP 001.
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