Toiles figuratives percutantes, sculptures néon, collages en relief et objets déroutants : dans le centre-ville de Porto-Vecchio, les cinq galeries d’art ont toutes fait le pari assumé du contemporain. Exit les paysages classiques – « Le moderne, c’est ce qui plaît le plus à la clientèle », glisse Yves, qui tient Au 8, galerie d’art.
Certains de ces marchands d’art ont posé leurs valises il y a plus de vingt ans, d’autres viennent à peine de s’installer dans la cité du sel. C’est le cas de Patricia, collectionneuse passionnée, qui a ouvert Art’Zzura il y a trois ans. Elle tient à exposer des artistes insulaires – la moitié de sa sélection – mais ses ventes, elles, se font surtout auprès des touristes. « Ils passent, flânent un peu… et ça marche vraiment au coup de cœur ! », sourit-elle.
L’art à l’heure de l’inflation
Côté prix, la plupart des œuvres démarrent autour de 500 euros et peuvent grimper jusqu’à plusieurs dizaines de milliers d’euros, selon la cote de l’artiste, le format ou la technique. « Il y a un certain potentiel à Porto-Vecchio. On a pas mal de résidences secondaires, avec des gens qui ont les moyens de les décorer avec goût », glisse le propriétaire d’Au 8.
Pourtant, dans les faits, l’inflation est passée par là, et le marché de l’art accuse lui aussi le coup. La patronne d’Art’Zzura s’est lancée dans une période de tension économique. Un pari risqué. « Ce n’est pas toujours évident : depuis trois ans, les gens surveillent plus leurs dépenses, et l’art reste un achat non essentiel », constate-t-elle.