Emmanuel Macron ici le 14 juillet 2025, veut plus de « fermeté » envers l’Algérie selon une lettre envoyée à François Bayrou et obtenue par « Le Figaro » ce 6 août 2025.

LUDOVIC MARIN / AFP

Emmanuel Macron ici le 14 juillet 2025, veut plus de « fermeté » envers l’Algérie selon une lettre envoyée à François Bayrou et obtenue par « Le Figaro » ce 6 août 2025.

POLITIQUE – Vous reprendrez bien un peu de « fermeté » ? Dans une lettre adressée au Premier ministre François Bayrou et qu’a obtenue Le Figaro ce mercredi 6 août, Emmanuel Macron exhorte le gouvernement de « prendre des décisions supplémentaires » afin d’« agir avec plus de fermeté et de détermination » vis-à-vis de l’Algérie.

Auprès du quotidien, le chef de l’État pointe « les autorités algériennes » qui « ont fait le choix délibéré de ne pas répondre à nos appels répétés au cours des derniers mois à travailler ensemble dans l’intérêt de nos deux nations ». D’après lui, « nous n’avons pas d’autre choix que d’adopter une approche de plus grande fermeté ».

Au cœur de la brouille entre les deux pays, les sorts de l’écrivain Boualem Sansal et du journaliste Christophe Gleizes. Le premier a été condamné en appel à cinq ans de prison pour ses prises de position critiques à l’égard du pouvoir, et l’espoir d’une grâce du président Abdelmadjid Tebboune s’amenuise peu à peu. Le second a été condamné à sept ans de prison notamment pour « apologie du terrorisme » et « possession de publications dans un but de propagande nuisant à l’intérêt national ».

L’accord de 2013 sur les visas diplomatiques suspendu

Parmi les mesures évoquées dans la lettre à François Bayrou, le chef de l’État appelle ainsi notamment à suspendre « formellement » l’accord de 2013 avec Alger « concernant les exemptions de visa sur les passeports officiels et diplomatiques ». La procédure était jusque-là gelée, faisant suite à des renvois de diplomates de part et d’autre de la Méditerranée. Emmanuel Macron veut aussi « refuser les visas de court séjour aux détenteurs de passeports de service et diplomatiques » et l’alignement de l’Union européenne sur la fermeté envers l’Algérie.

« Lorsque vous estimerez que les conditions sont réunies s’agissant de notre dispositif diplomatique, vous pourrez autoriser les trois consuls algériens déjà présents sur notre territoire à exercer leur mandat, en exigeant toutefois une reprise de la coopération migratoire ». « Seule cette reprise nous permettra d’admettre cinq autres consuls en attente d’autorisation », écrit encore le président français dans sa lettre.

Enfin, « j’attends du ministre de l’Intérieur (Bruno Retailleau) qu’il (…) trouve les moyens d’expulser de notre territoire les individus algériens en situation irrégulière », a confié le président au Figaro, justifiant sa décision en évoquant « la délinquance (de ces) individus ».

S’il affirme que l’objectif de Paris est de « retrouver des relations efficaces et ambitieuses avec l’Algérie », il souligne « avoir toujours agi avec une seule boussole : l’efficacité au service de la sécurité des Français ». Son souhait d’un retour aux « relations fraternelles » avec Alger ne devrait pas s’exaucer de sitôt.