Après plus de deux décennies, le vieux dossier du Transport en commun en site propre (TCSP) pour la Métropole toulonnaise vient de franchir une énième étape. Un nouvel épisode très attendu dans ce feuilleton à rebondissements qui se joue depuis 2005, au moment où le conseil métropolitain vote à l’unanimité pour le tramway. Un projet qui déraille cinq ans plus tard. L’ancien président de TPM Hubert Falco (DVD), reconsidérant alors la situation, y renonce finalement. La raison ? L’étroitesse de la ville de Toulon, « coincée entre le Faron et la mer », lui fait craindre l’asphyxie des commerces du centre-ville avec la neutralisation d’un des rares axes disponibles pour sa traversée (le boulevard de Strasbourg) pendant les travaux.

Depuis, une interminable bagarre fait rage entre les pro-rails, fidèles au texte initial, et l’exécutif devenu partisan du pneu, c’est-à-dire du Bus à haut niveau de service (BHNS).

Et c’est cette solution dont il revenait à la commission d’estimer l’utilité publique. Elle vient de rendre son avis. Il est positif mais avec un certain nombre de réserves.

Avec des réserves

La commission souligne que « s’il y a effectivement un intérêt général dans la mise en œuvre d’un nouveau moyen de transport en commun au regard des besoins de mobilité métropolitaine, elle émet des doutes sur la viabilité du projet en termes stratégique, de validation du concept et du choix du mode. » De quoi relancer les polémiques.

D’autant qu’elle enfonce le clou plus loin par : « Si on ne peut nier l’utilité publique du projet […] les effets de celui-ci ne semblent pas à la hauteur des défis attendus. » En cause une capacité de transport et d’évolution du BHNS dans le temps, que la commission juge trop limitée « au regard des besoins futurs liés au dynamisme économique et démographique de MTPM. »

Des recommandations sont donc avancées pour améliorer le projet. Avec, entre autres, l’augmentation du tracé du BHNS en site propre « afin de garantir une vitesse commerciale constante, renforcer de manière ambitieuse l’attractivité vers ce report modal, et répondre aux enjeux de mobilité de la métropole ».

Du côté de TPM, la vice-présidente Geneviève Lévy (DVD), en charge des mobilités, confie que les services travaillent d’arrache-pied depuis deux jours sur ce rapport en l’étudiant dans le détail. « C’est un dossier suffisamment important pour qu’on prenne le temps de l’analyser dans son ensemble. Il ne se résume pas, comme vous vous en doutez, à quelques pages de conclusion », précise-t-elle. Et de conclure : « Je pense que l’important à ce stade, c’est l’avis favorable. Mais on s’exprimera de manière plus complète le plus rapidement possible. »

À suivre, donc.