Après Désir la semaine dernière et en attendant Amour la prochaine, voici Rêves: une histoire indépendante des deux autres dans une Trilogie d’Oslo par ailleurs pleine de connexions subtiles. C’est dans ce film-ci que Dag Johan Haugerud dévoile le plus clairement sa double casquette de cinéaste et de romancier. Un film narré par son héroïne adolescente dans une voix off limite envahissante et qui pourtant trouvera pleinement sa justification dans la suite des événements. Quant à savoir comment un homme de 60 ans parvient à se projeter ainsi dans les premiers émois d’une jeune fille de 17 ans avant de prendre peu à peu de la hauteur, c’est tout le mystère et la beauté de ce triptyque unique en son genre, à découvrir toutes affaires cessantes.
Filmé avec un cadre plus resserré que Désir qui convient sans doute mieux au projet, Rêves s’ouvre sur un magnifique plan d’escalier en zigzag dans les brumes. Où peut-il bien mener? Cet escalier ainsi que d’autres viendront ponctuer le récit, accompagnés d’une musique indéfinissable, cette fois composée par une femme (Anna Berg). C’est qu’il s’agit d’une histoire presque exclusivement féminine, avec juste un jeune homme sur la fin et le psy incarné par Lars Jacob Holm pour établir un lien discret entre les trois films.