C’est certainement l’un des refus les plus spectaculaires dans l’histoire des recrutements. Outre-Atlantique, il a été rapporté qu’un ingénieur en intelligence artificielle très talentueux a refusé un package exceptionnel de Meta, qui aurait pu atteindre 1,5 milliard de dollars en six ans. Un rejet révélateur de la course actuelle à l’IA.

Pour 1,5 milliard de dollars, accepteriez-vous de quitter votre job actuel pour rejoindre Meta, l’entreprise de Mark Zuckerberg, qui chapeaute des poids lourds du web comme Facebook, Instagram ou encore WhatsApp ? Avec un tel pont d’or, sans doute que beaucoup n’hésiteraient pas une seconde et signeraient ce nouveau CDI les yeux fermés.

Beaucoup, peut-être, mais pas tous. Dans son édition du 1er août 2025, le Wall Street Journal a rapporté qu’une telle offre aurait été refusée par un expert en intelligence artificielle. Il a préféré continuer à travailler au sein d’une boîte méconnue du grand public, Thinking Machines Lab, qui est par ailleurs toute récente : elle a été lancée en février 2025.

Mark Zuckberberg avec les lunettes de Ray-ban / Meta. // Source : SkynewsMark Zuckberberg avec les lunettes de Ray-ban / Meta. // Source : Skynews

Selon les informations du journal américain, toute cette affaire démarre avec les efforts de Meta de se renforcer dans l’intelligence artificielle (IA), car le secteur est hautement stratégique, et la concurrence diablement rude. Outre les autres géants (Google, Apple, Microsoft, Amazon), il y a aussi des jeunes pousses très dynamiques (OpenAI, Mistral, Anthropic, Midjourney, Perplexity…).

Justement, Meta s’intéressait de près à Thinking Machines Lab, non sans raison : cette startup est un projet lancé par Mira Murati, l’ancienne directrice technique chez OpenAI, à qui l’on doit ChatGPT. Mira Murati, qui a un temps dirigé OpenAI pour assurer l’intérim, a fini par partir à l’automne 2024 pour de nouvelles expériences.

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La boîte refuse de se faire racheter ? Tentons de recruter les talents un par un

Mais l’intéressée a refusé la proposition de rachat de Meta. Sauf que l’on ne dit pas non de cette façon à Mark Zuckerberg. D’après les sources du quotidien, celui-ci a alors lancé une large offensive pour cibler les meilleurs profils, pour tenter de les débaucher un par un. On parle d’une douzaine de salariés sur la cinquantaine de Thinking Machines. Dont un certain Andrew Tulloch.

C’est sur lui que Meta a tenté de mettre le paquet. On parle d’un package potentiel de 1 à 1,5 milliard de dollars sur six ans, en mettant bout à bout le salaire, les primes et des actions en bourse. Le montant final dépendait donc aussi des performances boursières, mais l’action de Meta est en vive hausse depuis 2023 (elle a été multiplié par 8,5).

Mira MuratiMira Murati, cofondatrice de Thinking Machines Lab. // Source : OpenAI

Mais non. Andrew Tulloch n’a pas cédé, pas plus que ses autres collègues. Cet Australien, ancien de Cambridge et cofondateur de Thinking Machines, avait pourtant déjà travaillé par le passé pour Meta. Il a notamment travaillé dans l’apprentissage automatique chez Facebook, puis au sein du groupe de recherche en IA du réseau social.

Sans doute a-t-il laissé une trace mémorable, pour que Meta se souvienne de lui et lui déroule le tapis rouge. Nos confrères notent qu’il a décroché le titre d’ingénieur, émérite, l’un des postes techniques les plus élevés chez Facebook, lors de son passage. Et un ancien cadre du site a dit qu’il était vu comme un « génie hors du commun ».

S’il avait accepté cette offre mirobolante, et si les performances boursières avaient suivi, Andrew Tulloch aurait pu ainsi avoir des revenus annuels aux alentours de 250 millions de dollars à l’année. Un seuil largement supérieur aux stars du football, du cinéma ou de la musique. La formule de « rock star » dans la tech n’a jamais été aussi pertinente que maintenant.

Course effrénée de l’Amérique dans l’IA

Ce récit est toutefois l’arbre qui cache la forêt. L’extrême rivalité à laquelle on assiste dans l’IA cause une flambée des rémunérations pour les plus hauts profils, car il s’agit de s’assurer d’avoir les meilleurs avec soi dans un secteur qui croit à toute allure. Quant aux retardataires, il pourrait ne rester que des miettes. The Winner Takes It All, en somme.

Si Meta n’est pas la seule entreprise à tenter d’attirer à elle les talents, elle a malgré tout perdu du temps et des opportunités en raison de son aventure dans le métaverse, qui s’avère être une voie sans issue aujourd’hui. Un échec qui a coûté des milliards de dollars, et qui a engendré une refonte de son identité finalement un peu vaine.

Le logo de Meta // Source : Montage NumeramaMeta n’a pas réussi avec le métaverse, et cherche désormais à mettre le paquet dans l’IA. // Source : Montage Numerama

L’impasse dans laquelle elle s’est mise l’incite peut-être aujourd’hui à tenter de piocher des spécialistes chez les autres — il a été rapporté que Meta a aussi pris langue avec cent employés d’OpenAI, et qu’il a réussi à en séduire dix. Ce qui montre aussi que l’extrême majorité n’a pas voulu rejoindre les rangs de Mark Zuckerberg.

De toute évidence, l’appât du gain n’est pas le seul facteur qui pèse dans la balance pour un choix de carrière. D’autres éléments sont à considérer dans l’équation, comme le notait Le Grand Continent, citant The Verge et Wired : l’adhésion à la vision des fondateurs, une loyauté personnelle, la conviction de toucher bientôt au but

Et, peut-être aussi, un relatif rejet dans la direction prise par l’entreprise qui tente le débauchage.

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