« On nous a dit que c’était bien. » De ce simple avis, Claire et Philippe, couple de touristes venu de Liège en Belgique, ont décidé de visiter sur une journée d’été la ville bretonne de Fougères. Et comme eux, ils sont de plus en plus nombreux à se déplacer dans la cité médiévale.
Depuis plusieurs années, Destination Fougères, constate cet intérêt grandissant pour la ville. En 2019, l’office du tourisme dénombrait 207 832 entrées sur les équipements de loisirs. Pour l’année 2024, ce chiffre est en forte augmentation, puisque 278 285 entrées payantes ont été comptabilisées. Soit plus de 30% d’augmentation en cinq ans. « Excepté la période du Covid, nos chiffres sont plutôt bons », explique Baptiste Hedou de l’office du tourisme. Il suggère différentes raisons pour expliquer ce rayonnement : « Il y a la volonté de découvrir le patrimoine local, mais aussi le fait que la Bretagne avait la cote ces derniers temps. Et puis sa proximité avec Rennes, Saint-Malo et d’autres grosses villes. Puis, il y a de l’engouement du médiéval. »
Le château, point fort de la ville
Si Fougères n’a pas à rougir en comparaison des hauts lieux du tourisme en Bretagne, c’est qu’elle possède un atout majeur pour attirer les visiteurs : son château, vieux de plusieurs siècles. « Rien que lui, il réunit plus de 100 000 visiteurs annuels », précise Baptiste Hedou.
Stéphane et Olivanne ont justement fait le déplacement de Dinan (22) à la journée pour le visiter. « J’aime le côté médiéval, confie Stéphane à l’entrée du château. Je passe souvent pour le boulot dans la ville, mais je ne m’arrête jamais. C’est vrai qu’il y a autre chose à voir quand on s’éloigne des côtes de Bretagne. »
Le château attire environ 100 000 visiteurs par an. (Le Télégramme)
Quelle est donc cette particularité de cet édifice au point d’attirer plusieurs milliers de visiteurs ? « C’est un des plus gros châteaux d’Europe dans cet état de conservation. En termes de taille, il est très important. Nous faisons aussi beaucoup d’activités l’été pour le faire vivre », explique Baptiste Hedou. « Notre enjeu majeur, c’est de continuer à le préserver. C’est pour ça que nous faisons régulièrement des campagnes dans ce sens. »
Un tourisme d’excursion
Autre particularité également : Fougères se visite principalement à la journée. « Nous avons vraiment un tourisme d’excursion », confirme l’office du tourisme. À l’image de cette grande tribu alsacienne venue de Mulhouse, qui voulait se retrouver entre Granville et Sarzeau, leur lieu respectif de vacances. « C’est la première fois qu’on vient ici, expliquent Marine, Marie, Benoit et Pierre, venus avec leurs enfants. On cherchait une destination à la journée à mi-chemin entre nos vacances et Fougères revenait assez souvent. »
Même son de cloche pour Yves et Armelle. Eux, ont fait un détour pour visiter la ville. Enfin presque. « Nous sommes de Brest et on va à Dieppe. Je voulais voir un château, mais je crois que je me suis trompé avec celui de Vitré, sourrit Yves. Mais le château ici à l’air bien. » Le visiteur ose même la comparaison : « C’est plus joli que Brest, c’est sûr ! »
Plusieurs nationalités
Comme eux, la grande majorité des touristes viennent de départements limitrophes. « Huit visiteurs sur dix sont des Français », assure l’office du tourisme. Une petite originalité réside toutefois concernant les visiteurs étrangers. Si nos voisins Anglais, Belges et Allemands sont bien représentés, les Espagnols incarnent le contingent le plus important. « Le médiéval plaît aux touristes ibériques. C’est vraiment quelque chose propre à Fougères. » Sans qu’une raison particulière n’explique ce phénomène.
Les touristes viennent d’un peu en France pour visiter le château. (Le Télégramme)
À savoir si Fougères souffre des maux du sur tourisme, comme ses voisins de Saint-Malo ou du Mont Saint-Michel, Baptiste Henou se veut rassurant : « On a un équilibre correct. Si on parle du château, il est vaste et on n’est pas serré les uns aux autres. On a clairement de la marge. »
Des nouveautés
En plus de son patrimoine historique, Fougères renouvelle sa politique touristique. Cette année, la Coursive a ouvert ses portes. Il s’agit d’un Centre d’interprétation et d’architecture du patrimoine. « C’est un espace muséal qui vient compléter l’histoire de la ville, sans cette touche médiévale », assure Baptiste Henou.
La cité s’appuie également sur un tourisme vert avec un parc botanique, des jardins, mais aussi le développement de la Régalante, un itinéraire vélo inauguré en 2024 qui relie le Mont Saint-Michel à Nantes. « C’est une nouvelle dynamique pour nous. »