Et vous, vous aussi vous tombez toujours malade en été ? © Adobe Stock
L’été évoque souvent la santé, la vitamine D, la détente. Pourtant, c’est aussi une période où certains d’entre nous voient leur organisme flancher. Rhumes, troubles digestifs, allergies, coups de fatigue… Ces maux qui semblent contradictoires avec l’image de la saison chaude sont en réalité le reflet d’un équilibre fragile que le corps peine parfois à maintenir.
La chaleur : un ennemi qui épuise le corps Stress thermique et système immunitaire fragilisé
Lorsque les températures dépassent régulièrement les 30°C, le corps doit redoubler d’efforts pour maintenir sa température interne autour de 37°C. Pour cela, il active la transpiration, mécanisme naturel d’évaporation pour refroidir la peau. Mais cette sudation intense peut entraîner une déshydratation même légère. Déjà à 2 % de perte d’eau corporelle, la performance immunitaire diminue nettement, selon l’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS).
Cette déshydratation aggrave la viscosité du sang et ralentit la circulation, ce qui complique le transport des cellules immunitaires vers les zones d’infection ou d’inflammation. Résultat, le système immunitaire devient moins efficace, et les virus ou bactéries ont un boulevard pour s’installer.
Épuisement dû à la chaleur : un risque sous-estimé
Au travail, qu’il soit à l’extérieur ou en intérieur non climatisé, la chaleur impose une fatigue supplémentaire. L’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail rappelle que le travail physique sous forte chaleur augmente le risque d’épuisement, ce qui affaiblit la résistance aux infections. Maux de tête, nausées, vertiges : ce sont les premiers signaux d’alerte. Ignorer ces signes, c’est s’exposer à un affaiblissement progressif du système immunitaire.
Les chocs thermiques répétés, un piège des environnements climatisés De la canicule à la clim : un yo-yo thermique éprouvant
Qui n’a jamais passé sa journée à alterner entre extérieur à 35°C et bureau climatisé à 20-22°C ? Ce va-et-vient brutal est un véritable choc pour les muqueuses des voies respiratoires. Elles sont notre première barrière contre les virus.
L’étude menée par l’Université de Bordeaux en 2023 montre que ces chocs thermiques fragilisent ces muqueuses, qui deviennent sèches, irritées, et donc plus vulnérables aux infections virales comme le rhume ou la rhinopharyngite.
Quand la climatisation tourne à la source d’infections
Mal réglée ou mal entretenue, la climatisation peut devenir un véritable nid à microbes. Santé publique France signale que les systèmes mal nettoyés favorisent la prolifération de bactéries, notamment Legionella, responsable de la légionellose, une infection pulmonaire sévère.
Et, comme dit au dessus, l’air froid et sec provoque un dessèchement des voies respiratoires, qui facilite la pénétration des virus.
La gastro-entérite en hausse l’été
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les gastro-entérites ne sont pas que des affections hivernales. En été, Santé publique France enregistre une hausse d’environ 20 % des cas de gastro-entérites aiguës. Cette recrudescence est souvent liée à la chaleur qui favorise la prolifération bactérienne dans les aliments mal conservés, et les repas pris en extérieur (pique-niques, buffets, barbecues) qui sont souvent moins protégés des contaminations.
Et, manger froid ou mal conservé augmente le risque de contamination par des bactéries comme Salmonella, Campylobacter ou Escherichia coli. Ces bactéries provoquent diarrhées, vomissements, douleurs abdominales et peuvent sérieusement affaiblir l’organisme, surtout si la déshydratation s’ajoute à la fête.
Allergies et piqûres d’insectes : l’autre visage de l’été Pollens d’été et allergies respiratoires
L’été est aussi la saison des vacances, c’est aussi celle des pollens d’ambroisie, de graminées et autres herbes sèches. L’Association Française pour la Prévention des Allergies (AFPRAL, 2023) estime que près de 20 % des Français souffrent d’allergies saisonnières à cette période, avec rhinites, conjonctivites, voire crises d’asthme. Ces inflammations respiratoires fragilisent la barrière immunitaire, augmentant le risque d’infections.
Piqûres d’insectes et réactions inflammatoires
Moustiques, guêpes, abeilles… Ces petits compagnons d’été peuvent provoquer des réactions locales parfois sévères.
Les inflammations qu’ils déclenchent fatiguent le corps et peuvent compliquer la guérison de blessures ou d’infections secondaires.
Fatigue, rythme de vie et stress : les facteurs aggravants Des nuits souvent moins réparatrices
La chaleur nocturne perturbe le sommeil, et le manque de repos affecte directement la capacité du système immunitaire à lutter contre les agressions extérieures.
L’Inserm (2022) souligne que la privation chronique de sommeil peut augmenter la vulnérabilité aux infections virales jusqu’à 15 %.
Stress estival au travail : un impact sous-estimé
Si l’été ne rime pas forcément avec détente pour tout le monde, le stress lié à la charge de travail, à la chaleur ou à des conditions difficiles génère une production excessive de cortisol.
Cette hormone, en excès, est connue pour inhiber la fonction immunitaire selon l’Inserm, facilitant la survenue de maladies infectieuses.
À SAVOIR
Selon Santé Publique France, les hospitalisations liées à la chaleur ont augmenté de 43 % en France entre 2014 et 2022, touchant particulièrement les personnes actives de moins de 65 ans pendant les périodes de canicule. La chaleur n’épargne donc pas les plus jeunes, notamment ceux qui continuent de travailler l’été.
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