L’ex-ministre de François Mitterand est la seule candidate déclarée à gauche pour la législative partielle organisée dans la deuxième circonscription de Paris. À 68 ans, elle renoue avec la politique dans un scrutin qui a toujours penché à droite.

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« C’est la meilleure des candidates pour représenter la gauche », assure Emma Rafowicz, en charge des élections à la fédération du Parti socialiste (PS) d’Île-de-France, à l’AFP. « Une femme solide et expérimentée » qui est pour l’instant la seule de gauche à la législative partielle prévue dans la 2e circonscription de Paris les 21 et 28 septembre.

Le conseil fédéral parisien du PS a officiellement proposé mercredi soir, à l’unanimité, son nom au Bureau national du parti, qui devrait l’entériner dans les prochaines semaines. Frédérique Bredin, 68 ans, aura fort à faire face à ses deux adversaires de droite, Rachida Dati et Michel Barnier.

Née à Paris, Frédérique Bredin n’est autre que la fille de fille de l’académicien, écrivain et avocat Jean-Denis Bredin. Après une scolarité dans le 7e arrondissement de Paris, elle intègre SciencesPo puis l’ENA d’où elle sort 7e de sa promotion. Un résultat qui lui permet de rejoindre l’Inspection générale des Finances.

En 1986, à 28 ans, elle entre au cabinet de Jack Lang, alors ministre de la Culture, avant de franchir la porte de l’Elysée, où elle est en charge des dossiers culturels. Cette proche de Laurent Fabius est ensuite élue députée de Seine-Maritime (1988-1991, réélue en 1995 puis en 1997).

Un poste duquel, Frédérique Bredin démissionne en 1991 quand elle est nommée ministre de la Jeunesse et des Sports dans le gouvernement d’Edith Cresson puis de Pierre Bérégovoy. En deux ans d’exercice, elle promulgue surtout une loi sur la modernisation du sport. Frédérique Bredin occupe également deux autres mandats dans sa carrière. Celui de maire de Fécamp de 1989 à 1995, et de députée européenne (1994-96) avant de se mettre en retrait de la vie politique.

Frédérique Bredin rejoint ensuite le groupe Lagardère Media en 2000 où elle occupe le poste de directrice de la stratégie et du développement. De 2013 à 2019, elle est nommée présidente du Centre national du Cinéma (CNC). Au cours de son mandat elle refuse de porter la réforme du financement du cinéma souhaitée par Emmanuel Macron.

Frédérique Bredin soutient Arnaud Montebourg à la primaire socialiste organisée à l’occasion de l’élection présidentielle de 2012. Un temps jugée compatible avec le macronisme, elle faisait partie de ceux dont le nom était évoqué lors d’un remaniement en 2018. À l’occasion de la primaire socialiste pour les municipales de Paris en 2026, Frederique Bredin s’affiche en soutien d’Emmanuel Grégoire.

La tâche s’annonce ardue mais pas insurmontable pour Frederique Bredin. Sa suppléante pressentie, Marine Rosset; est l’ancienne candidate de la circonscription. Elle avait perdu au second tour aux législatives de 2024 face à Jean Laussucq en recueillant 43,5% des suffrages.

Le député macroniste a depuis été déclaré inéligible et démissionnaire d’office de son mandat le 11 juillet dernier à la suite de l’invalidation de ses comptes de campagne par le Conseil constitutionnel. Raison de la tenue de cette nouvelle élection.

Au cours du scrutin, Marine Rosset réalise un score bien meilleur qu’aux élections de 2022 où elle avait comptabilisé seulement 36,61% des suffrages. La différence s’explique par le concours de deux députés affiliés au parti présidentiel en 2024 qui avaient entraîné une dispersion des voix. Le scénario pourrait bien se reproduire à nouveau dans cette circonscription historiquement marquée à droite.

Cette fois-ci, Rachida Dati (LR) se présente malgré l’investiture officielle de Michel Barnier par le parti Les Républicains. Selon un sondage Ifop paru le 21 juillet dernier, les candidats sont dans un mouchoir de poche. Au premier tour, l’actuelle ministre de la Culture est donnée en tête (33%) devant un candidat de gauche (30%) suivi de Michel Barnier (28%). Très loin derrière, le candidat Rassemblement national Thierry Mariani pointe à 8% des suffrages.