Par
Rémy Mességué
Publié le
7 août 2025 à 18h17
La saison 2024-2025 s’est terminée par une déception et la 9e place pour Montpellier, synonyme de non-qualification en phase finale mais aussi en Champions Cup. Désormais le club héraultais veut regarder devant et vise plus haut comme l’explique en exclusivité pour Actu Rugby, Lenni Nouchi, troisième ligne du MHR. Interview.
Actu : Lenni, on parle d’un nouveau cycle au niveau des joueurs avec de nombreux départs et de nombreuses arrivées et en même temps, il y a de la stabilité puisque vous n’avez pas changé de staff cette année…
Lenni Nouchi : C’est vrai que cela fait quatre ans que je suis là et c’est la première année lors de laquelle on ne change pas de staff en cours de saison. C’est plutôt positif, on va pouvoir garder les bases qu’on a commencé à construire l’année dernière. Il y a eu beaucoup de changements chez les joueurs, avec une quinzaine de départs et plus de dix arrivées. Bien sûr, il faut un peu tout reprendre, le système de jeu, les lancements, etc, mais on bosse bien.
Comme vous l’avez dit, on a conservé notre staff, on a pas mal de joueurs qui étaient présents l’an passé, c’est positif pour construire la saison.
C’est vrai qu’il reste une ossature avec des cadres qui sont restés, dont vous faites partie, comment vous sentez le groupe ?
L.N. : Pour sentir, le groupe, c’est un peu tôt. Ça ne fait que quatre semaines qu’on a repris l’entraînement, on a fait beaucoup de physique. On va pouvoir commencer à trouver des automatismes pendant les matchs amicaux. Ça nous permettra de pouvoir aussi comprendre comment certains jouent. C’est vrai qu’aux entraînements c’est toujours plus facile qu’en situation de match. Le groupe vit bien. Maintenant il vit bien parce qu’il n’y a pas encore de match (rires). C’est toujours pareil, si on commence à perdre, le groupe ira moins bien, comme dans toutes les équipes. On a envie de faire une saison aboutie.
Il y a deux ans on a fait une saison chaotique, l’an dernier on a fait une saison en dents de scie où on alternait les très bonnes performances avec des performances pauvres en terme de jeu et d’intensité. On a envie de trouver cette constance et de faire une saison aboutie.
Lenni Nouchi
Troisième ligne du MHR
Une saison en dents de scie qui s’est terminée plutôt en bas avec une 9e place qui ne vous a même pas permis d’accrocher la Champions Cup, est ce que ça a été digéré ?
L.N. : Oui c’est digéré. Nous avions un objectif qui était le Top 6 et inconsciemment quand on a su qu’on ne pouvait pas l’atteindre, on a peut-être un peu baissé en intensité sur les derniers matchs. Pour un joueur comme moi qui a 21 ans et veut vivre des grands matchs, c’est toujours frustrant de ne pas pouvoir se frotter aux meilleurs. Sans dénigrer la Challenge Cup, la Champions Cup c’est encore un niveau au-dessus. Je me répète c’est frustrant de ne pas pouvoir la jouer cette année. Maintenant, on sait qu’on aura d’autres possibilités donc on va se concentrer sur les deux compétitions pour faire la meilleure saison possible.
Vous avez des objectifs chiffrés sur ces deux compétitions ?
L.N. : Les coachs en ont déjà parlé. C’est vrai que la saison dernière, les joueurs visaient le Top 6 mais les entraîneurs nous avaient dit en début de saison de viser le Top 8 pour la Champions Cup. Bon, on finit 9e donc ce n’est pas une saison réussie. Cette année, les coachs ont été clairs, c’est un peu une obligation d’être dans le Top 6. Le club de Montpellier a fait plus de dix phases finales en 15 ans si je ne me trompe pas et ça fait trois ans qu’on n’en fait pas. Je pense qu’il faut remettre Montpellier où il a été pendant les dix dernières années c’est à dire en haut du classement et parmi les villes qui jouent les phases finales. C’est l’objectif de tout le monde.
À titre personnel, vous faites partie du groupe des leaders pour atteindre ces objectifs. D’autant plus avec certains départs en 3e ligne…
L.N. : Ça fait partie de mon évolution. J’entame ma cinquième année ici. J’ai commencé depuis le centre de formation comme le jeune qui arrivait et plus j’ai joué, plus je suis monté en grade, si je puis dire.
Forcément, j’ai des responsabilités, maintenant en tant que joueur, que j’accepte avec grand plaisir. En 3e ligne, il y a le retour de prêt d’Alexandre Masibaka donc on a un bel effectif pour se partager les matchs et s’améliorer ensemble.
Se partager les matchs ? Pourtant quand on est joueur on veut être sur le terrain…
L.N. : (Rires) Oui, je dis « se partager les matchs » mais j’espère en faire le plus possible. Après ça dépendra de mon niveau. Bien sûr qu’en tant que compétiteur on a envie de jouer tous les matchs importants et ce sera ma mission personnelle.
Vous avez un début de saison avec un calendrier difficile, vous êtes-vous fixés de rester invaincus à domicile ?
L.N. : Tous les clubs de Top 14 mettent comme objectif de rester invaincu à domicile. Maintenant, reste à savoir ce qu’on va mettre en place pour réussir. On sait qu’on commence par la réception de Toulon, on se déplace à Bayonne et on reçoit Toulouse. Trois demi-finalistes pour démarrer, donc on va pouvoir se jauger face aux plus gros et il faudra répondre présent dès le début du championnat.
Mais est-ce que ce n’est pas finalement le bon moment pour affronter ces équipes-là ?
L.N. : Je ne sais pas s’il y a un bon moment, on en reparlera après les trois premiers matchs si vous voulez (rires). Nous avons repris il y a un mois quand eux ont repris plus tard. Ce sont des effectifs qui ne bougent pas beaucoup après une saison aboutie. Leurs automatismes vont revenir peut-être plus rapidement que nous qui devons repartir de zéro. Je ne sais pas vraiment s’il y a de bons ou mauvais moments pour les jouer, on verra après les trois premiers matchs.
Pour revenir à la Challenge Cup, c’est un objectif à part entière ?
L.N. : L’objectif c’est de la gagner ! Si on entre sur le terrain pour jouer à la baballe, on joue mal déjà et on est nul. On joue chaque match pour le gagner et la Challenge Cup fait entièrement partie du projet. On a envie de gagner des titres, que ce soit le Top 14 ou la Challenge Cup, on va tout jouer à fond, il n’y a pas de question à se poser.
Pour terminer cette interview, qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter personnellement pour cette saison ?
L.N. : (Il réfléchit) Continuer d’évoluer en tant que joueur et en tant qu’homme. Toujours progresser au niveau du jeu. C’est assez bateau, mais ça fera l’affaire (rires). Au niveau du collectif, continuer à m’épanouir dans le jeu que j’essaie de proposer, dans ce qu’on me demande de faire, continuer à prendre du plaisir et me régaler quand je rentre sur le terrain.
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.