Pour Simon Perrot, Directeur Général du groupe Nice-Matin: « Cet anniversaire constitue un moment fort qui nous permet à la fois de nous souvenir de notre histoire, de nous arrêter sur le présent et d’envisager l’avenir. Depuis huit décennies, Nice-Matin fait partie du paysage de la Côte d’Azur. C’est à la fois une marque forte, un repère et un élément de notre identité commune. Célébrer les 80 ans de Nice-Matin, c’est en même temps reconnaître son rôle essentiel dans la diffusion de l’information et mettre l’accent sur son engagement envers le territoire et ses acteurs. »
De Combat à Nice-Matin: la véritable histoire
L’aventure commence au printemps 1944. Une poignée de résistants, issus du mouvement Combat et du MRPGD (Mouvement de Résistance des Prisonniers de Guerre et Déportés), lancent un journal clandestin. Les premiers numéros de Combat de Nice et du Sud-Est sont diffusés sous le manteau.
On trouve, dans l’équipe des débuts, des personnalités comme Pierre Merli, futur maire d’Antibes ; Jacques Cotta, bientôt maire de Nice ; Claude Bourdet, Pierre Savigneau, Paul Draghi ainsi que deux hommes de caractère : Raymond Comboul, l’un des chefs de la Résistance maralpine, et Michel Bavastro, ancien journaliste à L’Éclaireur de Nice.
Les 7 et 8 septembre 1944, en application du droit d’exception sur la presse, ils obtiennent l’autorisation de faire paraître leur quotidien. Le préfet leur attribue les locaux, le mobilier et le matériel du Petit Niçois, dont les biens ont été placés sous séquestre. Paul Draghi obtient, simultanément, le feu vert pour publier L’Espoir, imprimé sur les mêmes rotatives.
Luttes de pouvoir
Dans cette période troublée, où les journaux se multiplient, Combat se distingue rapidement. Fin 1944, son tirage atteint 70 000 exemplaires, ce qui le place au sommet du podium régional.
Mais, dès le printemps 1945, des divergences se font jour entre les fondateurs, qui dégénèrent en luttes de pouvoir sur fond de rivalités politiques.
En juin, le titre cesse de paraître.
1945: Nice-Matin voit le jour
Combat est « remplacé », le 15 septembre, par Nice-Matin qui se présente comme « le successeur de Combat et de L’Espoir du Matin. » La réalité est plus complexe ; certains administrateurs issus du réseau Combat, jugés indésirables, ont été écartés sans ménagement.
A l’époque, une seule feuille, imprimée recto-verso , mais bourrée d’infos… Le premier numéro de Nice-Matin, imprimé au cœur de Nice, rue Pastorelli, affiche sans barguigner les ambitions du nouveau journal.
« Parmi une Presse tout en rumeur des campagnes électorales, une Presse où se rencontrent tant de prêcheurs, tant de discuteurs qui traînent leur sac d’arguments comme Petit Jean traînait son sac de procès, nous voudrions apporter quelques idées saines, franches, essentielles qui fussent comme le pain blanc ou le fruit charnu, sans moisissures, sans ver », annonce l’édito.
Et ce texte signé « NM » de préciser : « Nous voudrions aider l’espérance grelottante à se réveiller, parler un peu de bonheur avec ceux qui ont la misère pour compagne, aider, oui surtout cela, aider l’homme à retrouver son âme que les tyrans lui ont volée ».
A quelques cicéros de là, le monde se met à portée de lecture. Du général Eisenhower « en vacances au Cap d’Antibes » jusqu’à l’abbé Lambert – « prêtre, joyeux luron, sourcier et maire, mais aussi propagandiste de Vichy », les événements historiques cotoient le sordide, l’insolite tutoie le drame. On parle de tout, des voyages du duc de Windsor jusqu’aux vertus supposées de la subtiline pour « vaincre la tuberculose ».
Peu d’informations locales. Mais ce n’est qu’un début. Dans cette période exaltante encore irriguée par l’esprit de la Résistance, tout reste à créer.
Et c’est en 1949, alors que Nice-Matin rachète L’Espoir de sensibilité socialiste, que le premier p.-d.g. Paul Draghi est évincé au profit de Michel Bavastro. L’ancien directeur administratif prend les commandes pour les 47 années à venir.
1952: 1er déménagement
Rapidement, les locaux deviennent exigus. Nice-Matin emménage dans le centre-ville de Nice, avenue de la Victoire (rebaptisée avenue Jean-Médecin).
1966
Nice-Matin absorbe L’Espoir, puis Le Patriote cesse sa publication quotidienne l’année suivante. Nice-Matin devient ainsi le seul quotidien des Alpes-Maritimes.
1979: nouveau siège historique
Le groupe déménage pour s’agrandir boulevard du Mercantour. Les journaux sont alors imprimés en offset et quadrichromie.
De 1998 à 2007: la période Lagardère
Nice-Matin est racheté par une des filiales du groupe Lagardère. En 1998, Nice-Matin rachète le quotidien Var-Matin, qui était alors en concurrence avec les éditions varoises de Nice-Matin.
2000: une version journal 2.0
Première mise en ligne de nicematin.com. En 2005 les premiers articles sont publiés en ligne de façon gratuite sur les sites éditeurs du groupe.
2006: changement de format
Passage du format broadsheet au format tabloïd le 8 avril 2006.
2007-2014: la période Hersant Média
Le 13 août 2007, Lagardère annonce la vente du Groupe Nice-Matin au groupe Hersant Média.
2011: le journal tout en couleurs
Remplacement des trois machines Colorman en service depuis 1977 par trois rotatives offset Geoman. Cette modernisation de l’outil industriel permet de réaliser de la quadrichromie sur toutes les pages du quotidien.
2014: la SCIC Nice-Matin
En proie à de grosses difficultés financières, le groupe est repris par ses salariés sous la forme d’une société coopérative d’intérêt collectif.
2015: #MonJournal
Lancement d’une nouvelle offre d’abonnement numérique prônant le journalisme de solutions. Cette nouvelle manière d’informer, plébiscitée très vite par différents médias, a connu un véritable succès. Le groupe lance alors une campagne de financement participatif.
2016 à 2019 : L’Avenir – Nethys
Deux ans après le rachat par ses salariés, la SCIC Nice-Matin rencontre alors des difficultés financières. En 2016, l’assemblée générale des actionnaires du groupe Nice-Matin prononce son accord pour l’entrée du groupe belge Nethys au capital de l’entreprise.
2020 à aujourd’hui: la gouvernance Niel
Depuis février 2020, le groupe est sous le contrôle exclusif de NJJ Holding, société personnelle de Xavier Niel, également propriétaire du journal Le Monde.
Xavier Niel est un entrepreneur français bien connu, notamment en tant que co-fondateur et principal actionnaire d’Iliad, la société mère de Free. Cette acquisition renforce le poids du groupe Nice-Matin dans le paysage médiatique français.
2021: déménagement à Unity
La plupart des équipes du journal intègrent en septembre 2021 des locaux flambant neufs, au cœur du quartier des affaires de l’Arenas, à Nice, 1er centre d’affaires international des Alpes-Maritimes.
2025: 80 ans du journal
28. 000 numéros plus tard, le quotidien souffle cette année sa 80e bougie. Depuis janvier 2025, Nice-Matin marque cet anniversaire à travers une série d’événements et de contenus dédiés. Le point d’orgue aura lieu le 15 septembre 2025, avec une édition spéciale anniversaire, accompagnée d’une réédition de la UNE du 15 septembre 1945.
Et en clin d’œil au passé, les jours précédant la date anniversaire, la “Une” du quotidien arborera chaque jour un logo historique différent, retraçant l’évolution visuelle de Nice-Matin depuis sa création.