« La Fédération [française de rugby, FRR] aurait dû refuser l’invitation pour ce tournoi, c’est une honte. Ils osent revenir là-bas avec la même catégorie d’âge, comme s’ils avaient juste perdu un ballon l’année dernière. » Scandalisé par ce « manque de respect » pour son fils Medhi, emporté par une vague de l’océan Atlantique alors qu’il avait honoré la veille sa première sélection avec l’équipe de France U18 face à une université sud-africaine, Jalil Narjissi n’en finit plus d’ajouter de la colère à son indicible peine.
L’ancien talonneur du SU Agen (2004-2016), qui ne veut plus entendre parler de rugby, ne comprend pas comment la FFR a pu accepter à nouveau l’invitation pour les International Series après un tel drame. Il demande à ce que Medhi, capitaine des cadets Gaudermen du SUA champions de France au Stade de France en 2022, ait sa statue à Marcourssis, où se préparent les équipes de France, pour qu’on ne l’oublie pas. Des maillots floqués « À Medhi » pour chaque joueur lui semblent bien dérisoires.
Un hommage à Dias Beach
Partis deux jours avant la famille Narjissi, les U18 vont disputer trois matchs sur des terrains d’établissements scolaires à moins d’une heure de route, au nord-est du Cap : deux contre l’Afrique du Sud, ce vendredi 8 août (15 h 30) à Durbanville High School et samedi 16 août (11 h 30) à Paarl Gimnasium, et contre l’Angleterre, mardi 12 août (15 h 30) à Boland Landbou. Une minute d’applaudissements précèdera chaque rencontre, comme en début de saison dernière sur tous les terrains de France.
La Fédération avait proposé une remise symbolique du maillot à la famille, ce vendredi 8 août, pour le premier match face aux Baby Boks. Jalil Narjissi a refusé. Comme il n’a pas accepté la proposition de prendre en charge son voyage, financée par la cagnotte lancée par le Stade Toulousain. Ce samedi 9 août, le président de la FFR Florian Grill, qui ne s’était pas déplacé au Cap l’an dernier, se rendra avec les U18 sur la plage de Dias Beach pour un hommage. La famille Narjissi sera, elle, déjà dans l’avion du retour à Agen.
Cette fois, la FFR a privatisé un hôtel à Stellenbock afin de tenir à l’écart les journalistes.