L’entrée de l’usine Northvolt à Saint-Basile-le-Grand le jeudi 27 mars 2025. Pour ce qui est de l’Amérique du Nord, Lyten aurait «manifesté un intérêt clair», mais rien n’a été annoncé.
(LA PRESSE CANADIENNE/Christinne Muschi)

Les actifs de Northvolt en Suède et en Allemagne ont été vendus à Lyten, une entreprise américaine. Pour ce qui est du Québec, Lyten a «manifesté un intérêt clair», mais rien n’a été annoncé pour le moment.

La transaction, annoncée jeudi, comprend les installations Northvolt Ett, Ett Expansion et Northvolt Labs, en Suède, ainsi que Northvolt Drei, en Allemagne. La valeur de la transaction n’a pas été divulguée.

Lyten acquiert également l’intégralité de la propriété intellectuelle restante de Northvolt. 

L’entreprise américaine, fondée en 2015, fabrique actuellement des batteries lithium-soufre dans la Silicon Valley et les commercialise sur les marchés des drones et de la défense. 

Depuis novembre 2024, elle a annoncé l’achat de trois autres actifs de Northvolt: une usine en Californie, une autre en Pologne, ainsi que le portefeuille de produits et la propriété intellectuelle de systèmes de stockage d’énergie par batterie de Northvolt.

Lyten a maintenant dans son viseur le Québec. La société établie à San Jose, en Californie, «a manifesté son intérêt pour l’acquisition» du projet Northvolt Six, peut-on lire dans le communiqué annonçant l’acquisition des actifs suédois et allemands. 

«Lyten poursuit activement ses discussions avec Northvolt Amérique du Nord, le gouvernement du Canada, le gouvernement du Québec et d’autres intervenants locaux clés», ont déclaré la maison mère de Northvolt et le fabricant américain. 

Alors que «le processus de diligence raisonnable se poursuit en ce qui concerne Northvolt Amérique du Nord», la ministre de l’Économie, Christine Fréchette, a fait savoir que le gouvernement québécois va rencontrer les représentants de la nouvelle entité et «écouter ce qu’elle propose».

Elle a précisé que Québec dispose de «leviers pour encadrer, ou refuser, le rachat de la partie québécoise de Northvolt».

Selon elle, il est de notre «responsabilité d’évaluer avec rigueur cette nouvelle situation et de prendre connaissance de potentielles offres par l’éventuel acquéreur à l’égard du Québec».

La PDG par intérim de Northvolt Amérique du Nord, Karen Chang, s’est dite encouragée par «le vif intérêt manifesté par Lyten» pour la filiale québécoise. 

«Cet intérêt souligne les bases prometteuses établies grâce au projet Northvolt et le rôle potentiel du Québec dans la croissance de l’écosystème nord-américain des batteries», a-t-elle affirmé dans un communiqué. 

Northvolt a déclaré faillite en Suède le 12 mars dernier, après un effort «exhaustif pour explorer tous les moyens disponibles afin d’assurer un avenir financier et opérationnel viable pour l’entreprise».

À ce moment, le gouvernement québécois avait dit espérer qu’un «acheteur qui investira pour reprendre l’ensemble des activités en Amérique du Nord» soit trouvé.

Northvolt mène un projet de méga-usine de cellules de batteries en Montérégie. L’usine, qui doit être construite à Saint-Basile-le-Grand et McMasterville, est un projet de 7 milliards $.

Le gouvernement Legault avait investi 270 millions $ dans la société mère suédoise Northvolt AB, et la ministre Fréchette a confirmé que cette somme a perdu sa valeur. La Caisse de dépôt et placement du Québec avait aussi investi 200 millions $ dans la société suédoise.