« Pour consommer des légumes bios et entretenir la production locale en passant par la vente directe », répond Anne-Gabrielle Brunet, habitante de Saint-Jérôme (13e), lorsqu’on la questionne sur les avantages de l’adhésion à une association pour le maintien de l’agriculture paysanne (Amap). Comme tous les mardis à 17h, elle est au rendez-vous fixé par Thierry Gozzerino, maraîcher et propriétaire d’une exploitation, devant le centre d’animation Pélabon (13e). Cinquième génération d’agriculteurs, Thierry distribue chaque semaine aux adhérents de son Amap un panier de fruits et légumes de sa production. Sur des étals, il installe rapidement les récoltes de la semaine et laisse les adhérents se servir, suivant les consignes affichées. Ce jour-là : 2 courgettes, 2 concombres, 6 poivrons, 8 aubergines, 1,6 kg de tomates, 5 tomates anciennes, 4 cébettes et 1 bouquet de basilic. « Et tout ça pour 21 euros ! », s’enthousiasme Sandra Spagnoli, inscrite à l’Amap depuis 2013. « Depuis quelques années je partage le panier, je suis seule avec mon fils, ça faisait trop », raconte-t-elle. Au total, Thierry distribue à Marseille 200 paniers dans 6 lieux différents et 200 autres en dehors de la cité phocéenne. « C’est une solution bénéfique pour la santé, car vous avez accès à des produits bio, mais aussi pour votre budget, notamment parce qu’il s’agit d’une vente directe, sans intervention de distributeur », explique Thierry. Militant anti-pesticides depuis le décès de son père, lui aussi agriculteur et mort d’un lymphome reconnu comme maladie professionnelle, il est fermement opposé à la loi Duplomb. « C’est une aberration. Il existe des moyens de produire et de consommer différemment. Les premières victimes de la réhabilitation de pesticides sont les agriculteurs », alerte-t-il, en référence à la réintroduction de l’acétamipride qu’acte la Loi Duplomb, pesticide interdit en France depuis 2020. Dans une étude publiée en 2025, les paniers marseillais, association fédérant 28 Amap et présidée par Thierry, démontre que, contrairement aux idées reçues, consommer en Amap coûte en moyenne 21% moins cher qu’en supermarché et 66% moins cher qu’en distributeur bio.