Les moustiques signent leur grand retour sous les latitudes hexagonales. Tour d’horizon des régions françaises où les touristes doivent se préparer.

Chaleur, humidité, stagnation des eaux… Le cocktail estival favori des moustiques est bien au rendez-vous cette année encore. Et selon Vigilance-moustiques, les départements de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) figurent parmi les plus concernées. En cause : des températures favorables dès mai, combinées à des pluies orageuses favorisant la formation de gîtes larvaires. Alpes-MaritimesVar, Bouches-du-Rhône ou Vaucluse… demeurent ainsi des départements particulièrement propices pour la prolifération des moustiques autochtones. Par ailleurs, le moustique tigre est lui désormais présent dans près de 600 communes, exposant plus de 97 % de la population régionale à son contact, selon l’Agence régionale de santé.

Le moustique tigre, un envahisseur urbain

Si les moustiques autochtones dominent dans les zones humides, le moustique tigre, particulièrement invasif, étend son territoire dans l’Hexagone. Venu d’Asie, Aedes albopictus, son nom scientifique, n’a plus rien d’un visiteur ponctuel. Il s’est installé durablement en France en 2004, d’abord dans les Alpes-Maritimes avant de remonter progressivement vers le nord.

Carte sur la présence du moustique tigre en France (par département).
Vigilance moustiques


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À ce jour, le moustique tigre est implanté dans 81 des 96 départements de la France métropolitaine selon les données de Santé publique France. Par ailleurs, 92 départements sont désormais concernés par un niveau de vigilance d’après la carte de Vigilance‑Moustiques.

«Il s’est déplacé avec l’homme», explique Grégory L’Ambert, entomologiste et responsable de la cellule Méthodes et Recherche au laboratoire de l’EID Méditerranée. Contrairement aux espèces locales, le moustique tigre est parfaitement adapté à l’environnement urbain. Il y retrouve des conditions similaires à son habitat d’origine : des contenants d’eau de petite taille tels que coupelles, pots de fleurs ou récupérateurs d’eau de pluie.

Autre particularité qui favorise son enracinement local : il vole peu. «Avec ses petites ailes, il se déplace sur de courtes distances et reste proche de ses proies», précise le spécialiste. Cette progression rapide s’accompagne d’une recrudescence des maladies vectorielles, bien que le moustique tigre ne soit pas naturellement porteur de virus. Comme le souligne Grégory L’Ambert, «il devient un vecteur s’il pique une personne infectée, généralement un voyageur revenant de zones où des virus comme la dengue, le chikungunya ou le Zika circulent». 

Occitanie, Pyrénées-Atlantiques… les moustiques aussi y passent l’été

Biarritz, Avignon, Albi… autant de villes où les habitants témoignent de nuisances accrues, au point de devoir vivre fenêtres closes en été. En Occitanie, la situation devient difficilement supportable dans certains territoires.

Véronique, installée à Albi dans le Tarn depuis 18 ans, décrit une situation alarmante : «C’est devenu invivable. À certaines périodes nous ne pouvons plus ouvrir les fenêtres en fin d’après-midi sans se faire assaillir. Même les répulsifs ne suffisent plus. On doit vivre enfermés tout l’été». 


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Une réalité que confirme l’office de tourisme de la ville : «Chaque année, il y a la problématique des moustiques, cette nuisance est bien réelle», témoigne un représentant. Même constat à Avignon. Alice, habitante du centre-ville, témoigne d’une situation de plus en plus préoccupante : «Il y a énormément de moustiques en ce moment et il n’y a plus d’heures. Avant, c’était surtout en début de soirée, mais maintenant, on se fait piquer dès le matin. Il s’agit surtout de moustiques tigres, donc heureusement, leurs piqûres ne durent pas trop longtemps».

Plus à l’ouest, à Biarritz, Denis lutte depuis plus de 15 ans contre ces envahisseurs. Cette année, il a décidé d’agir autrement : moustiquaires sur les fenêtres, jambières en toile de lin, et surtout, un filet anti-insectes au-dessus du siphon du jardin. «Depuis que j’ai bloqué l’accès au siphon, les moustiques ont presque disparu en journée. Et le soir, ils sont bien moins nombreux, la raquette électrique fait le reste», explique-t-il.

Les réflexes à adopter

Pour se protéger des moustiques, la vigilance individuelle est plus que jamais nécessaire. Éliminer les eaux stagnantes reste la première mesure efficace pour limiter leur prolifération. Utiliser des répulsifs adaptés, porter des vêtements longs et clairs, et installer des moustiquaires permet également de se protéger lors des soirées estivales. Si les moustiques ne sont pas toujours porteurs de maladies, leur nuisance suffit bien souvent à altérer la quiétude des vacances. Mieux vaut donc anticiper et prévoir la panoplie complète pour s’en protéger.