Keystone-SDA

Les Etats-Unis ont annoncé jeudi avoir doublé à 50 millions de dollars la prime pour l’arrestation du président vénézuélien Nicolás Maduro, inculpé par la justice américaine de trafic de drogue. Sa réélection avait été qualifiée d’illégitime en janvier par Washington.

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08 août 2025 – 02:30

(Keystone-ATS) « Aujourd’hui, le ministère de la justice et le département d’Etat annoncent une récompense de 50 millions de dollars pour toute information conduisant à l’interpellation de Nicolás Maduro », a écrit sur le réseau social X la ministre de la justice Pam Bondi. La précédente prime en janvier était de 25 millions de dollars.

Le 10 janvier dernier, dix jours avant l’investiture du président américain Donald Trump, le gouvernement de son prédécesseur à la Maison-Blanche, Joe Biden, avait dénoncé le « simulacre » et le caractère « illégitime » de l’investiture de Nicolás Maduro réélu six mois plus tôt.

Le secrétaire d’Etat démocrate d’alors, Antony Blinken, et le trésor américain avaient imposé de nouvelles sanctions à Caracas, portant de 15 à 25 millions de dollars la récompense pour toute information permettant de traduire en justice le dirigeant vénézuélien.

Washington estimait alors que Nicolas « Maduro a[vait] clairement perdu l’élection présidentielle de 2024 et n’a[vait] pas le droit de prétendre à la présidence ».

Un ministre aussi visé

Le président vénézuélien, fort du soutien de l’armée et d’une administration aux ordres, avait prêté serment pour un troisième mandat de six ans lors d’une cérémonie qualifiée de « coup d’Etat » par l’opposition, qui revendique la victoire à la présidentielle.

La récompense américaine portée jeudi de 25 à 50 millions de dollars concerne toujours toute information conduisant à l’arrestation de M. Maduro et de son ministre de l’intérieur pour qu’ils soient jugés pour « trafic de drogue et corruption », selon Washington.

Cette inculpation, notamment pour participation et complicité de trafic de drogue international, remonte à 2020, à la fin du premier mandat de Donald Trump.

Le ministère de la justice et son parquet fédéral à New York, qui ont déjà fait condamner ces dernières années plusieurs ex-dirigeants d’Amérique latine, accusent Nicolás Maduro d’être derrière un cartel, qui aurait envoyé en deux décennies des centaines de tonnes de drogue aux Etats-Unis, pour des centaines de millions de dollars.

Les autorités américaines, et Pam Bondi l’a réaffirmé jeudi soir sur les réseaux sociaux, soupçonnent le cartel d’avoir travaillé main dans la main avec l’organisation colombienne des FARC, que Washington considère comme « terroriste ».

La ministre de la Justice accuse également Nicolás Maduro d’avoir collaboré avec le gang criminel vénézuélien Tren de Aragua et le cartel mexicain Sinaloa.