Le vent tourne au Royaume-Uni. Une enquête récente de l’institut YouGov révèle que 45 % des Britanniques souhaitent l’arrêt complet de toute immigration nouvelle, ainsi que le renvoi massif des migrants arrivés ces dernières années. Une évolution spectaculaire de l’opinion publique, qui reflète un ras-le-bol croissant face à l’échec manifeste des politiques migratoires post-Brexit.

Un soutien transpartisan, avec une base solide chez les électeurs de droite

Sans surprise, ce sont les électeurs du parti Reform UK de Nigel Farage qui affichent le soutien le plus massif à cette mesure radicale : 86 % d’entre eux veulent fermer les frontières et organiser des expulsions à grande échelle. Mais ce qui frappe, c’est que cette idée séduit également une part significative de l’électorat travailliste (Labour) et libéral-démocrate, soit plus d’un quart de leurs électeurs.

Un signe que la fracture migratoire transcende désormais les clivages politiques classiques, et que la population britannique ne fait plus confiance ni aux conservateurs ni à la gauche pour reprendre le contrôle des frontières.

L’immigration, priorité numéro un des Britanniques

Selon le même sondage, 56 % des personnes interrogées considèrent que l’immigration est la priorité absolue du pays, un score record qui n’avait pas été atteint depuis… le référendum du Brexit en 2016. Or, ce dernier avait été précisément présenté comme le moyen de « reprendre le contrôle » de l’immigration.

La promesse n’a pas été tenue. Bien au contraire. Sous les gouvernements successifs de Boris Johnson puis de Rishi Sunak, le Royaume-Uni a connu des niveaux records d’immigration, avec près d’un million d’entrées légales en 2024. Des filières ont été créées pour des ressortissants non-européens, sans aucun plafonnement.

Pendant ce temps, les traversées illégales de la Manche explosent : 25 000 migrants ont débarqué depuis la France depuis le début de l’année 2025. Depuis 2018, plus de 170 000 personnes ont franchi la mer à bord d’embarcations de fortune affrétées par des passeurs. Face à cette situation, le système d’asile est saturé, et des dizaines de milliers de migrants sont logés aux frais du contribuable dans des hôtels à travers tout le pays.

Une récente affaire a ravivé les tensions : à Epping, un migrant éthiopien aurait agressé sexuellement une jeune fille de 14 ans, provoquant des manifestations devant plusieurs centres d’accueil.

Quant aux expulsions, elles sont quasiment impossibles. La raison ? Le maintien du Royaume-Uni dans la Convention européenne des droits de l’homme, qui permet à des avocats spécialisés dans les droits des migrants de bloquer les renvois en justice.

Une déconnexion croissante entre le réel et le discours

YouGov a tenté de minimiser la colère populaire en affirmant que celle-ci pourrait provenir d’un « malentendu » : près de la moitié des Britanniques pensent à tort qu’il y aurait plus de migrants illégaux que légaux. Mais le professeur Matt Goodwin rappelle que la sous-estimation massive du nombre de migrants légaux contribue à cette confusion. Pour mémoire, près d’un million d’immigrés légaux sont arrivés au Royaume-Uni en 2024.

Goodwin va plus loin : à ce rythme, les Britanniques de souche blanche deviendront minoritaires dans leur propre pays d’ici 2063. Un basculement démographique sans précédent dans l’histoire du pays.

Le message envoyé par les électeurs britanniques est clair : l’immigration de masse, qu’elle soit légale ou non, est devenue insupportable. Le soutien populaire à des mesures autrefois jugées “extrêmes” — comme un moratoire migratoire total et des expulsions massives — ne cesse de croître.

Alors que les élites politiques s’obstinent à défendre une vision multiculturelle déconnectée de la réalité, le peuple réclame désormais des mesures radicales pour défendre son identité, sa sécurité, et son avenir. Une exigence de plus en plus difficile à ignorer, même outre-Manche.

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