Ils envisageaient un assaut sur le Bundestag le parlement allemand, à l’instar des partisans de Donald Trump sur le Capitole le 6 janvier 2021 aux États-Unis. Trois nouveaux suspects ont été arrêtés en Allemagne dans le cadre d’une enquête sur un réseau d’extrême droite démantelé en décembre 2022 et suspecté d’avoir préparé un coup d’État, a annoncé jeudi la justice allemande.
Les interpellations des trois hommes, de nationalité allemande, soupçonnés « d’appartenir à une organisation terroriste et d’avoir préparé un acte de haute trahison » ont eu lieu lors de perquisitions dans différentes régions du sud et de l’est de l’Allemagne qui visaient au total six personnes, ont indiqué le parquet et la police criminelle à Munich, dans un communiqué commun.
Ce sont forces spéciales de la police qui sont à chaque fois intervenues, précise la chaîne publique ZDF.
Elles interviennent alors qu’une vingtaine de personnes suspectées d’appartenance à ce groupe conspirationniste sont jugées dans trois procès distincts qui ont débuté au printemps 2024, à Stuttgart (sud), Munich et Francfort (centre), dont celui du meneur, un aristocrate allemand, Henri XIII dit Prince Reuss.
Si le projet des factieux avait réussi, le Prince Reuss, homme d’affaires septuagénaire descendant d’une lignée de souverains régionaux, devait être installé à la tête de l’Allemagne.
Une mouvance qui nie la légitimité de la République fédérale d’Allemagne
Selon les enquêteurs, les trois hommes interpellés jeudi auraient participé en avril 2022 à des exercices de tirs sur un ancien site de la Bundeswehr, qui devaient les préparer à un éventuel assaut du Bundestag, chambre basse du parlement allemand. Un scénario qui rappelle l’assaut du Capitole aux États-Unis.
Outre Henri XIII dit Prince Reuss, le groupe nourri aux idéologies complotistes et d’extrême droite compte dans ses rangs un ex-lieutenant colonel de l’armée allemande, un ancien soldat de ses forces spéciales KSK, un ex-policier et une magistrate qui fut députée du parti d’extrême droite AfD.
Tous seraient notamment influencés par l’idéologie des « Reichsbürger » (citoyens du Reich, ndlr), une mouvance qui nie à la République fédérale d’Allemagne toute légitimité et rappelle les thèses complotistes QAnon en provenance des États-Unis.