Parfum poulet rôti? Voilà l’une des plus folles rumeurs qui nous a menés au célèbre glacier Fenocchio, place Rossetti, dans le Vieux-Nice.

« Des bobards répandus par des concurrents pour ternir notre réputation, parce que nous sommes une institution à Nice », assure un vendeur. « Nous vendons, corrige-t-il, des parfums qui sortent de l’ordinaire tout en restant commercialisables. Et souvent, en rapport avec la culture locale. »

Le meilleur exemple? Cette saveur tourte aux blettes, mets typique du pays niçois.

« Les clients sont toujours très intrigués en lisant le nom. Ils disent: ‘C’est étonnant mais ça ne doit pas être bon’. Et quand ils finissent par goûter, par curiosité, ils sont surpris du résultat. Ils s’attendent à quelque chose de salé; ce n’est pas du tout le cas. La blette n’est pas trop présente et il y a un petit goût de pignon très agréable. »

Si les plus prudents (frileux?) misent encore sur les classiques vanille, chocolat ou pistache, d’autres parfums existent pour tenter l’aventure à moins de 3,50 euros la boule.

Dans cette quête de l’insolite, du surprenant, du rafraîchissant, Fenocchio n’est pas la seule option: le Vieux-Nice regorge de glaciers artisanaux plus expérimentaux les uns que les autres.

Embarquement pour un voyage gustatif hors des sentiers battus.


Photo Sébastien Botella.

Plus surprenant que le sorbet tomate-basilic (à marier au parfum fromage blanc de chèvre): la glace infusée au foin des champs ardéchois de Terre adélice, rue Jules-Gilly.

« Elle a le goût de l’odeur, puis le miel vient adoucir », explique Silvia Inard, la gérante.

Attirée par le parfum grenade, Olympe se laisse tenter par cette intrigante création. « Ça a le goût de la vache !, s’écrit-elle, décontenancée. Enfin, plutôt d’un champ. On s’y croirait, c’est fou. »


Photo Sébastien Botella.

Un accord sucré-salé de plus qui séduit le public: la boule au pesto de pistache vendue chez Azzurro, dans un cornet fait maison à la minute.

Les plus friands y ajoutent parfois une chantilly, elle aussi maison.

  »Les clients qui aiment les mélanges de saveurs adorent la pointe de sel, la douceur et la gourmandise de ce parfum », partage Dane Cailloz, associé et co-fabriquant de ces délices glacés vendus rue Sainte-Réparate.


Photo Sébastien Botella.

L’association est surprenante, mais réussie. La boulangerie D’Amore, rue du Marché, propose dans ses cornets un mariage orange-basilic.

« Certains clients trouvent le mélange bizarre. Mais moi, c’est ma préférée. C’est très frais, parfait pour l’été », s’illumine Mahyan, artiste et vendeur à ses heures.

Plus onctueuse mais tout aussi inhabituelle, une crème glacée à la noix de cajou trouve également ici son public.


Photo Sébastien Botella.

Détour par l’Asie pour quelque chose de plus rafraîchissant. Direction Papilla, rue Saint-François. L’enseigne propose de découvrir sa glace au kalamansi.

Ce petit agrume venu des Philippines, importé pour être cultivé sous nos latitudes (sous le sobriquet de calamondin), recèle un arôme qui se situe entre le citron et la mandarine. Le résultat? Pour le moins singulier.


Photo Sébastien Botella.

Une bluffante reproduction du goût du pop-corn, version dessert glacé. Place Rossetti et rue du Marché, Fior di Amarena a mis au point cette alliance sucrée-salée et caramélisée qui fait l’unanimité chez les clients, jure Andria, qui écoule les boules dans la boutique de la place Rossetti.

« C’est un parfum qui surprend mais qui marche plutôt bien auprès des clients. C’est très gourmand sans être trop écœurant. »