Une personne âgée qui souffre de la solitude.Le sentiment de solitude concerne 24 % des Français âgés de plus de 15 ans. © Adobe Stock

La solitude semble se transformer en un problème de santé publique majeur. Selon un rapport alarmant de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la solitude serait responsable de la mort prématurée de plus de 871 000 personnes chaque année à l’échelle mondiale, soit un décès toutes les 36 secondes.

Les experts s’accordent à dire que ce phénomène est largement sous-estimé et mal compris, malgré ses effets dévastateurs sur la santé mentale et physique des individus.

La solitude : un problème de santé publique mondial Un phénomène qui touche toutes les générations

L’isolement social ne se limite pas aux aînés. Un phénomène frappant est celui des jeunes générations. Selon une étude menée par l’OMS, environ 17 à 21% des jeunes âgés de 13 à 29 ans ressentent fréquemment un sentiment de solitude. Le nombre est encore plus inquiétant chez les adolescents, où près d’un sur cinq se sent isolé et sans contact social réel.

Un problème qui semble s’aggraver avec la montée des réseaux sociaux et des technologies numériques, qui, paradoxalement, au lieu de créer des liens, tendent à isoler les individus derrière leurs écrans.

Ainsi, la solitude ne connaît pas de frontières. Les pays riches comme la France, les États-Unis, ou le Royaume-Uni ne sont pas épargnés. Mais le phénomène est encore plus exacerbé dans les pays à faibles revenus, où environ 24% de la population déclare vivre dans une situation d’isolement social. Ce chiffre est presque deux fois supérieur à celui observé dans les nations les plus développées selon L’OMS.

Pourquoi la solitude a-t-elle un impact aussi destructeur ?

Les conséquences de la solitude ne se limitent pas aux seuls aspects émotionnels. L’OMS affirme que la solitude est désormais un facteur de risque comparable aux maladies chroniques, au tabagisme ou l’inactivité physique. En effet, plusieurs études montrent que les personnes socialement isolées ont des risques de souffrir de maladies graves, notamment :

La situation en France : un isolement inquiétant

En France, la situation n’est pas moins alarmante. Selon une étude commandée par la Fondation de France, 530 000 personnes âgées vivent dans une situation de « mort sociale » : sans contacts réguliers, ou presque, avec leur entourage. Ce chiffre représente un nombre considérable de personnes isolées dans un pays où les liens sociaux sont pourtant au cœur de la culture. Ce qui est aussi symptomatique d’une société où le vieillissement de la population, la précarité, et l’urbanisation galopante contribuent à accentuer l’isolement des plus vulnérables.

Le manque de proximité, les conditions de logement précaires, ou encore les situations de chômage et d’exclusion sociale sont autant de facteurs qui rendent les individus plus susceptibles de se retrouver seuls. Et paradoxalement, même dans une société connectée, beaucoup d’entre nous ressentent un vide immense, un manque de lien réel et chaleureux.

Agir pour rompre le silence

Face à cette situation qui ne cesse d’empirer, il est grand temps d’agir. Rompre le cycle de la solitude commence par renforcer les liens humains, tout simplement.  

  • organiser des visites à domicile pour les personnes âgées
  • créer des lieux de rencontre pour les jeunes et les moins jeunes,
  • mettre en place des projets intergénérationnels pour que chacun puisse trouver un peu de compagnie et de chaleur humaine 

Mais ce n’est pas tout. Il est également essentiel de sensibiliser notre entourage aux dangers de l’isolement. La clé réside dans l’entraide, dans la création de réseaux de soutien pour ceux qui en ont besoin, et surtout dans l’idée que personne ne doit rester seul face à la solitude.

À SAVOIR

La solitude n’épargne pas les jeunes adultes. En France, une étude de la Fondation de France menée en 2024 révèle que 12 % des Français sont en situation d’isolement relationnel, c’est-à-dire sans réseau social proche. Ce phénomène est particulièrement marqué chez les jeunes adultes : plus d’un sur trois (34 %) âgés de 25 à 39 ans se sentent régulièrement seuls, un taux deux fois plus élevé que chez les 60-69 ans.

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