Quelques jours après l’entrée en vigueur du partenariat migratoire franco-britannique, qui prévoit des échanges de demandeurs d’asile dans le but d’enrayer les traversées de la Manche, les autorités britanniques ont arrêté les premiers migrants susceptibles d’être renvoyés vers la France.
Le Royaume-Uni a annoncé, jeudi 7 août, avoir placé en détention les premiers migrants arrivés sur des petits bateaux et ayant vocation à être renvoyés « dans les prochaines semaines » en France, dans le cadre du traité franco-britannique entré en vigueur mercredi.
Les autorités n’ont pas précisé leur nombre, ni donné aucun détail sur leur âge ou leur nationalité, mais 155 personnes sont arrivées à bord d’embarcations de fortune sur les côtes ce jour-là, précise notre correspondante à Londres, Emeline Vin.
Le Royaume-Uni a jusqu’à samedi pour prévenir la France, qui devra ensuite répondre dans les 14 jours. Elle choisira d’accepter ou non que les individus concernés reviennent sur le sol français, et désignera un nombre équivalent de migrants présents en France susceptibles de recevoir l’asile au Royaume-Uni.
Pendant cette période, qui peut donc durer encore deux semaines, les personnes interpellées mercredi resteront dans le centre de rétention de Douvres. Le Premier ministre britannique Keir Starmer s’est félicité sur ses réseaux sociaux de ces premières arrestations : « J’ai promis que je ne reculerais devant rien pour protéger nos frontières, j’étais sérieux. »
Objectif: faire diminuer le nombre de traversées de la Manche
L’accord conclu avec la France doit durer 11 mois et a pour objectif de faire diminuer le nombre de traversées de la Manche. L’année 2025 pourrait battre le record d’il y a deux ans, avec déjà 25 000 arrivées enregistrées. Depuis janvier, 18 personnes sont mortes en tentant ces dangereuses traversées de la Manche, selon des données du ministère de l’Intérieur français. Le gouvernement britannique ne donne aucun objectif chiffré d’expulsions.
Le traité est basé sur un principe d’« un pour un ». La France reprendra des migrants arrivés au Royaume-Uni par « small boat » (petit bateau) et dont la demande d’asile n’est pas jugée admissible, parce qu’ils sont passés auparavant par un pays considéré comme « sûr », selon le Home Office. Les mineurs non accompagnés ne pourront pas être renvoyés vers la France.
Dans l’autre sens, Londres acceptera des personnes se trouvant en France et ayant fait une demande sur une plateforme en ligne, en donnant la priorité à celles ayant des liens avec le Royaume-Uni. Cette plateforme est opérationnelle depuis ce jeudi sur le site internet du gouvernement britannique. Londres et Paris ont insisté sur le fait que les nouveaux arrivants seront soumis de part et d’autre de la Manche à un examen sécuritaire complet.
À lire aussiEntrée en vigueur de l’accord migratoire entre la France et le Royaume-Uni: à quoi faut-il s’attendre?