Lors d’un vide-grenier, un antiquaire achète pour 170€ une œuvre sans prétention. Deux ans plus tard, elle est authentifiée comme un Salvador Dalí et s’apprête à être vendue aux enchères pour près de 30 000€.

L’histoire aurait pu rester celle d’un achat anodin, relégué au fond d’un garage. Pourtant, elle prend une tournure surréaliste digne du maître catalan lui-même. En 2023, un antiquaire britannique tombe sur une aquarelle intrigante lors d’un vide-grenier à Cambridge. Pour 150 livres sterling, soit environ 170 €, il repart avec ce tableau oublié, intitulé Vecchio Sultano. Ce n’est qu’après l’avoir fait authentifier qu’il découvre qu’il s’agit bien d’une œuvre originale de Salvador Dalí, réalisée en 1966 dans le cadre du projet Mille et une nuits.

Vide-grenier : une œuvre oubliée qui refait surface Une aquarelle négligée dans un garage

Reléguée pendant des années dans un garage, l’aquarelle échappe à toute attention. Son apparence discrète, loin des extravagances surréalistes de Salvador Dalí, contribue à son invisibilité. Le portrait d’un sultan au turban, traité dans un style sobre et orientaliste, ne laisse rien transparaître de son origine prestigieuse. Ce décalage esthétique, allié à l’absence de signature visible, condamne l’œuvre à l’oubli, jusqu’à ce qu’un regard averti en révèle le potentiel.

Un achat instinctif lors d’un vide-grenier

Face à cette aquarelle exposée sans prétention, l’antiquaire ne s’appuie ni sur une expertise ni sur une provenance certifiée. Ce qui le guide, c’est une intuition nourrie par l’expérience. Il observe la finesse du trait, l’équilibre des couleurs et une étrangeté familière dans la composition. Pour 150 livres sterling, soit 170 € il acquiert l’œuvre sans garantie, mais avec la conviction qu’elle mérite d’être examinée, précise L’Indépendant. Ce geste, à la fois spontané et éclairé, amorce une redécouverte inattendue.

Une signature révélée, une œuvre authentifiée

Les vérifications menées par des experts confirment l’origine de l’aquarelle. Elle est bel et bien une création de Salvador Dalí, réalisée en 1966 dans le cadre du projet Mille et une nuits. Ce cycle, interrompu après une centaine de pièces, mêlait imagerie orientale et interprétation personnelle des récits mythiques, explique Ouest-France. L’œuvre, longtemps égarée, retrouve sa légitimité artistique et voit sa valeur multipliée par deux cents. Elle s’apprête désormais à rejoindre le marché des enchères avec une estimation de 30 000 livres sterling.

Une redécouverte d’une œuvre oubliée qui fait sensation Une mise aux enchères attendue

L’aquarelle Vecchio Sultano s’apprête à entrer dans une nouvelle phase de son histoire. En octobre prochain, elle sera présentée lors de la vente aux enchères d’art et de design organisée par Cheffins, à Cambridge. Les experts, séduits par sa rareté et son origine, estiment qu’elle pourrait atteindre jusqu’à 30 000 livres sterling, soit près de 35 000 €. Ce bond spectaculaire, multipliant par deux cents son prix d’achat initial, attise la curiosité des collectionneurs et ravive l’intérêt pour les œuvres moins connues de Salvador Dalí.

Un projet oublié qui refait surface

Conçu dans les années 1960, le projet Mille et une nuits devait réunir 500 œuvres inspirées des récits orientaux. Salvador Dalí, fasciné par l’imaginaire mystique et les figures légendaires, entame cette série avant de l’abandonner sans explication, après une centaine de pièces. Vecchio Sultano, l’un des rares vestiges de ce cycle, réapparaît aujourd’hui comme un témoin précieux d’une période méconnue. Sa redécouverte invite à reconsidérer l’étendue de l’œuvre dalinienne, au-delà des icônes surréalistes.

Une leçon sur la valeur cachée des objets

Cette histoire illustre avec force que l’art ne se révèle pas toujours dans les galeries ou les musées. Une œuvre oubliée, reléguée dans un garage, peut contenir une signature majeure et une histoire enfouie. Elle rappelle aussi que l’intuition, la sensibilité au détail et la capacité à voir au-delà des apparences sont des qualités essentielles dans le monde de l’art. Derrière cette aquarelle négligée, c’est une mémoire artistique qui ressurgit, portée par le regard d’un amateur éclairé.