Vladimir Poutine et Donald Trump pourraient se rencontrer pour la première fois en six ans dès la semaine prochaine pour tenter de mettre fin au conflit en Ukraine. Peu de détails ont été communiqués sur la tenue des discussions.
Ils ne se sont pas vus depuis six ans: Donald Trump pourrait rencontrer Vladimir Poutine en chair et en os dans les prochains jours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine déclenchée par la Russie.
Des discussions scrutées de près alors que les combats en Ukraine se sont intensifiés et que l’ultimatum de Donald Trump, qui avait donné 10 jours à son homologue russe pour trouver un accord de cessez-le-feu, s’expire ce vendredi 8 août.
• Un « accord de principe »
Leur dernière rencontre remonte à juin 2019 en marge d’un sommet du G20 au Japon, lors du premier mandat du président républicain. Ce jeudi 7 août, Donald Trump s’est dit prêt à voir Vladimir Poutine tandis que le Kremlin a annoncé qu’un « accord de principe » pour une rencontre « dans les prochains jours » avait été trouvé.
Le président américain a repris contact en février avec son homologue russe après son retour à la Maison Blanche, dans l’espoir d’arrêter rapidement la guerre déclenchée en 2022 par l’invasion russe de l’Ukraine.
Mais, face au blocage des négociations entre Moscou et Kiev, il s’est montré de plus en plus frustré face à Vladimir Poutine, lui lançant un ultimatum pour trouver une issue au conflit, sous peine de nouvelles sanctions américaines.
Alors que cet ultimatum doit expirer ce vendredi, les efforts diplomatiques se sont accélérés cette semaine et l’émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, a été reçu mercredi 5 août par Vladimir Poutine au Kremlin.
• Aucune date précise, le lieu non divulgué
Si le Kremlin et la Maison Blanche parlent d’une rencontre physique « très bientôt » et « dans les prochains jours », aucune date précise n’a été communiquée publiquement. Même chose quant au lieu choisi.
Vladimir Poutine a affirmé jeudi, aux côtés de son homologue émirati qu’il recevait à Moscou, Mohammed ben Zayed, que les Émirats Arabes Unis pourraient accueillir sa rencontre avec Donald Trump.
Toutefois, cette possibilité n’a pour l’heure pas été confirmée par Washington. Un responsable américain à la Maison Blanche, s’exprimant sous couvert de l’anonymat, a indiqué jeudi que le lieu de la réunion n’avait pas encore été décidé et que celle-ci pourrait intervenir la semaine prochaine.
Interrogé jeudi dans le Bureau ovale, Donald Trump n’a pas fourni plus d’éléments sur le lieu d’une rencontre.
• L’ultimatum de Donald Trump en suspens
Concernant le maintien ou non de son ultimatum lancé à Moscou qui doit expirer vendredi, le président américain a esquivé: « Cela va dépendre de Poutine, on va voir ce qu’il va dire. »
« Très déçu », a-t-il enchaîné, semblant parler de son homologue russe. En juillet, il s’était déjà dit « déçu » à plusieurs reprises par le chef du Kremlin.
L’ultimatum de Donald Trump à Vladimir Poutine peut-il aboutir?
Les décisions des États-Unis quant au conflit entre la Russie et l’Ukraine pourraient donc se dessiner à la suite de la rencontre entre le locataire de la Maison Blanche et le chef du Kremlin.
Entre les lignes, Donald Trump donne ainsi un nouveau délai et une nouvelle chance à la Russie pour répondre, mais se laisse aussi une porte de sortie si ses menaces tombent à l’eau. « Je ferai tout ce que je peux pour mettre fin aux tueries », a ajouté Donald Trump, qui semble rester très engagé pour trouver un accord de cessez-le-feu.
• Volodymyr Zelensky non convié
Pour le président ukrainien Volodymyr Zelensky, une rencontre entre lui et Vladimir Poutine est une « priorité ». Il estime qu’il « est légitime que l’Ukraine participe aux négociations » dans un format tripartite.
Mais le dirigeant russe refuse de voir son homologue ukrainien, estimant que les « conditions » ne sont pas réunies pour un tête-à-tête: Moscou juge qu’une telle rencontre n’a de sens qu’en phase finale des négociations de paix.
Quant à Donald Trump, sa réponse a été limpide: sur la question de savoir s’il pensait que Vladimir Poutine devait d’abord s’entretenir avec Volodymyr Zelensky avant de le rencontrer lui, le président américain a répondu « non ».
Les deux dirigeants « aimeraient me rencontrer, et je ferai tout ce que je peux pour arrêter la tuerie », a-t-il ajouté.
Le chef de l’État ukrainien s’est entretenu ce jeudi au téléphone avec Donald Trump, une conversation à laquelle avaient pris part plusieurs dirigeants européens. Volodymyr Zelensky a demandé que les Européens soient inclus dans les négociations de paix sur l’Ukraine, desquelles ils ont jusqu’à présent été tenus à l’écart malgré les efforts de Paris, Berlin et Londres.
• Des positions irréconciliables
Entre la Russie et l’Ukraine, les positions sont encore aux antipodes. Le dernier cycle de négociations directes à Istanbul en juillet n’avait débouché que sur un nouvel échange de prisonniers et de dépouilles de soldats. Parallèlement, la Russie poursuit ses attaques aériennes mortelles sur l’Ukraine, où elle grignote chaque jour du terrain sur le front.
Moscou réclame que l’Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées (celles de Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu’elle renonce aux livraisons d’armes occidentales et à toute adhésion à l’Otan.
Des exigences inacceptables pour Kiev, qui veut le retrait des troupes russes et des garanties de sécurité occidentales, dont la poursuite des livraisons d’armes et le déploiement d’un contingent européen, ce à quoi s’oppose la Russie.
L’Ukraine demande aussi, de concert avec ses alliés européens, un cessez-le-feu de 30 jours, auquel se refusent les Russes.