Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a révélé son plan pour prendre le contrôle de Gaza.

YOMIURI SHIMBUN / The Yomiuri Shimbun via AFP

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a révélé son plan pour prendre le contrôle de Gaza.

INTERNATIONAL – « Davantage de destructions et de souffrance ». Alors que le cabinet de sécurité israélien a approuvé dans la nuit de jeudi à vendredi un plan présenté par Benyamin Netanyahu visant à prendre le contrôle de la ville de Gaza, plusieurs voix s’élèvent sur la scène internationale et au sein du territoire palestinien pour dénoncer ce nouveau cap franchi par l’État hébreu.

En premier lieu, le Hamas voit en ce plan un « nouveau crime de guerre » d’Israël, « une aventure criminelle qui lui coûtera cher » et aboutira au « sacrifice des otages » enlevés lors de l’attaque du 7 octobre 2023.

« Le gouvernement israélien doit revenir sur sa décision de prolonger son opération militaire à Gaza », a réagi dans la journée la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen sur X. « Un cessez-le-feu est nécessaire immédiatement », a-t-elle affirmé.

L’ONU condamne également les projets de l’exécutif israélien. Ce plan « doit être immédiatement stoppé », a déclaré le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme Volker Türk dans un communiqué. Il « va à l’encontre de la décision de la Cour internationale de justice selon laquelle Israël doit mettre fin à son occupation dès que possible, de la réalisation de la solution à deux États convenue et du droit des Palestiniens à l’autodétermination », a ajouté Volker Türk.

Le chancelier allemand Friedrich Merz a quant à lui annoncé la suspension des exportations d’armes qu’Israël pourrait utiliser à Gaza. Il devient « de plus en plus difficile de comprendre » en quoi le plan militaire israélien permettrait d’atteindre ses objectifs dans la bande de Gaza et, « dans ces circonstances, le gouvernement allemand n’autorise pas, jusqu’à nouvel ordre, les exportations d’équipements militaires susceptibles d’être utilisés dans la bande de Gaza », a déclaré le chancelier, dans un communiqué.

« Une erreur »

« La décision du gouvernement israélien d’intensifier son offensive à Gaza est une erreur et nous l’exhortons à (la) reconsidérer immédiatement », a lui estimé le Premier ministre britannique Keir Starmer dans un communiqué. « Cette action ne contribuera en rien à mettre fin au conflit ni à obtenir la libération des otages. Elle ne fera qu’engendrer davantage de massacres », a-t-il conclu.

« Nous condamnons fermement la décision du gouvernement israélien d’intensifier l’occupation militaire de Gaza », a déclaré le ministre espagnol des Affaires étrangères, Manuel Albares, estimant que ce plan « ne provoquerait que davantage de destructions et de souffrance ». « Un cessez-le-feu permanent, l’entrée massive et immédiate d’aide humanitaire et la libération de tous les otages sont urgents. La paix définitive dans la région ne sera atteinte qu’en établissant la solution de deux États, qui inclut un État de Palestine réaliste et viable », a-t-il ajouté sur X.

La Turquie a « appelé la communauté internationale à assumer ses responsabilités en vue d’empêcher la mise en œuvre » du plan israélien. Celui-ci « vise à déplacer de force les Palestiniens de leur propre terre en rendant Gaza inhabitable », a estimé le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.

Pékin a également exprimé sa « grave inquiétude », exhortant Israël à « cesser immédiatement ses actions dangereuses ». « Gaza appartient au peuple palestinien et fait partie intégrante du territoire palestinien », a déclaré un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères dans une réponse écrite à l’AFP.