Après la visite de l’émissaire de Trump à Moscou, les discussions viseraient à consolider les gains russes.

Avec Donald Trump, il semblerait que ce soit le dernier qui a parlé qui a raison. Après plusieurs revirements de position sur les grands principes qui doivent mener à une paix durable en Ukraine, la visite à Moscou de Steve Witkoff, l’émissaire spécial du président américain, semble à nouveau avoir fait pencher la balance du côté des arguments russes.

Les Etats-Unis et la Russie cherchent en effet à conclure un accord de paix en Ukraine qui comprendrait la consolidation des prises territoriales russes depuis le début de la guerre en 2022, a rapporté Bloomberg vendredi.

Responsables américains et russes travaillent à ce plan en amont d’une rencontre prévue la semaine prochaine entre le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine, ont déclaré des sources aux faits des discussions à Bloomberg.

Les États-Unis s’efforcent également d’obtenir l’adhésion de l’Ukraine et de ses alliés européens, qui est loin d’être acquise, ont ajouté ces sources sous couvert d’anonymat. Reuters n’a pas été en mesure de confirmer ces informations dans l’immédiat.

Zelensky et les Européens loin d’être convaincus

A noter que ces propositions ont déjà été faites par la Russie et n’avaient pas eu d’échos du côté de Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, qui considère que consolider les prises territoriales russes viendrait à légitimer la guerre et à consacrer la victoire de Poutine. Et donc, à compromettre durablement sa sécurité. C’est d’ailleurs après un refus de ces conditions russes que Volodymyr Zelensky s’était fait vertement critiquer par Donald Trump et son vice-président JD Vance dans le bureau ovale lors d’une visite du président ukrainien à Washington. Depuis Donald Trump avait retourné sa veste et posé un ultimatum à Vladimir Poutine qui expirait cette semaine.

Preuve de la difficulté de la tâche qui attend Trump, les États-Unis s’efforceraient d’obtenir l’adhésion de l’Ukraine et de ses alliés européens à cet accord discuté avec Poutine, ce qui est loin d’être acquis, ont ajouté les sources de Bloomberg.

Pour rappel Vladimir Poutine exige que l’Ukraine cède à la Russie toute sa région orientale du Donbass ainsi que la Crimée, que ses forces ont annexée illégalement en 2014. Cela nécessiterait que le président ukrainien Volodymyr Zelensky ordonne le retrait des troupes de certaines parties des régions de Louhansk et de Donetsk encore détenues par Kiev, offrant ainsi à la Russie une victoire que son armée n’a pas pu remporter militairement depuis le début de l’invasion à grande échelle en février 2022.