Par

Ivan CAPECCHI

Publié le

8 août 2025 à 19h02

Ce vendredi 8 août 2025, Romain*, 22 ans, a été condamné à huit mois de prison par le tribunal de Strasbourg pour avoir, en juin de cette même année, menacé de mort son ex-petite-copine, Sarah.

Conflit générationnel

Cheveux longs, t-shirt Adidas rose sur les épaules, le prévenu a du mal à tenir en place dans son box. À plusieurs reprises, il tente d’établir un contact visuel avec la victime. Cette dernière est assise au premier rang. Le dos voûté, de profondes cernes sous les yeux, elle affiche une certaine nervosité.

« Votre histoire, c’est un peu Santa Barbara », entame le président du tribunal, en référence à ce feuilleton célèbre pour ses intrigues amoureuses extrêmement tortueuses et dramatiques. « C’est quoi ça ? », demande le jeune homme. « Ah bah oui, il y a une faille générationnelle », constate le juge. « J’ai pas 40 ans moi Monsieur », tance le prévenu. « C’est pour dire que, votre vie sentimentale, elle est compliquée », vulgarise l’homme en robe noire.

Il sort avec la copine de son voleur pour se venger

Compliquée, c’est le mot. « Alors que vous étiez en détention, vous vous êtes fait voler du shit [résine de cannabis, NDLR] et, pour vous venger, vous êtes sorti avec la copine du type qui vous avait volé du shit. Vous avez donc ajouté Sarah sur Snapchat, qui vous a répondu. Ainsi commence la belle romance, une rencontre romantique, version 21e siècle », retrace le président.

« À ce moment-là, Mme est enceinte, mais pas de vous », ponctue-t-il.

Violences et menaces

Le reste, c’est Sarah, âgée de 18 ans, qui le raconte : « On est restés ensemble pendant sept mois, mais il a été quasi tout le temps en prison pendant cette période. Les deux mois où il était dehors, il m’a tapé ».

Sarah accouche d’une petite fille en mai. « Il mettait des photos de ma fille en story pour dire que c’était une pute », témoigne-t-elle, en pleurs.

Elle décide de rompre avec Romain en juin. « Je vais couper la tête de ta fille devant toi », réagit-il par message, entre autres menaces.

Lourd casier judiciaire

Placé en foyer dès l’âge de 8 ans, déscolarisé à partir de 14 ans, Romain en est à sa 9e incarcération. Son casier affiche 26 condamnations (violences, stupéfiants, vols, évasion…).

«Avec un tel casier, on ne peut plus envisager que de la prison ferme », lui fait remarquer le président du tribunal à l’annonce de la condamnation, qui est par ailleurs assortie d’une interdiction d’entrer en contact avec Sarah et sa fille pendant trois ans avec application immédiate.

Dérapage violent

« Ça ne va rien changer ce que vous avez fait », déclare Romain au moment de sa dernière prise de parole. « Là, j’ai encore plus la rage. Ma mère est malade, elle [la victime] m’a niqué ma sortie. Ce que j’ai dit [par messages], ça va vraiment se passer quand je sortirai ».

« Prends en toi à un homme, pas à une femme », lance alors la jeune femme depuis son banc. « Ta fille, je vais la tuer, sale pute », enrage l’intéressé qui, menottes aux poignets, se fait embarquer par les policiers présents dans le box.

*Les prénoms ont été modifiés.

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