À l’ombre des sous-bois, éclairé par les phares de la voiture de la direction de course, on a cru voir surgir Alberto Contador dans les forts pourcentages du Grand Colombier. Comme l’Espagnol il y a quinze ans, Cian Uijtdebroeks avait les épaules qui dodelinent et le regard d’un prédateur.
Le Belge est de la race des grands grimpeurs (plus un spécialiste des longs efforts qu’un profil explosif), mais il attendait de lever les bras pour la première fois chez les pros. Clin d’œil du destin, il y est parvenu à 22 ans sur le Tour de l’Ain, comme l’un de ses modèles de jeunesse, Romain Bardet, l’avait fait en 2013 déjà à Belley. En ayant l’audace d’attaquer à 10 km du sommet du Grand Colombier et donc à 51 km de l’arrivée.
Bernard Hinault, qui a accompagné Uijtdebroeks cinq fois sur le podium…